Lundi 6 mai 1878
Lettre de Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Vieux-Thann) à Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris)
Vieux-Thann 6 Mai 1878.
Pourrai-je bien te dire, ma bien chère Aglaé, le plaisir que nous avons eu en recevant les photographies[1] de nos chères petites-filles[2] que nous trouvons remarquablement réussies, nous ne cessons de les regarder, c’est le plus beau cadeau que nous pouvions recevoir et nous te faisons mille remerciements pour les soins que tu y as mis quand je parle de soins, ma pensée se porte bien vite sur cette sollicitude maternelle dont tu entoures sans cesse nos chères petites-filles qui recueillent aujourd’hui le fruit de la parfaite éducation que tu leur a donnée : aussi quels que soient les évènements de la vie, elles trouveront toujours en elles ce fond de solide raison, de piété douce et aimable qui fera la bonheur de leur excellent père[3] et de nous tous. Combien nous sommes touchés, ma bonne Aglaé, de la proposition que tu nous fais de descendre chez toi et combien nous t’en remercions, nous ne savons pas encore quand pourra avoir lieu notre voyage subordonné à bien des circonstances. Tu sais que Georges[4] doit habiter un appartement dans la maison de M. Jaeglé[5] mais comme bien des réparations doivent y être faites, il est convenu que nos jeunes mariés[6] viendront d’abord s’installer dans notre petite maison où nous serons heureux de les avoir.
Je ne puis assez te dire combien j’éprouve de vif contentement de voir Georges se marier, il épouse une jeune fille charmante, pleine de réserve et paraissant très sensée. Hier Dimanche nous avons eu le plaisir de nous rendre à l’invitation de M. Lomüller[7] en allant dîner chez lui à Sélestat[8], mon frère[9] et nous sommes rentrés ici bien charmés de Mlle Maria qui reçoit avec simplicité et bonne grâce ! Mlle Clémentine Oberlé que tu a vue au mariage de Léon[10] était parmi les invités et après le dîner elle m’a montré les églises et ce qu’il y a à voir à Sélestat qui est une ville que je trouve fort à mon goût.
Notre chère Marie[11] accompagnée de son mari, de sa mère, et de la petite Hélène devait être des nôtres ; malheureusement une petite indisposition étant survenue, le docteur[12] a trouvé préférable qu’elle ne fasse pas ce voyage, du reste elle va bien aujourd’hui mais doit prendre des ménagements, la petite Hélène devient fort gentille, ce n’est pas une grosse fille, mais elle est vive et a un bon sommeil. Tu sais qu’il a fallu changer de nourrice, celle qu’on a maintenant paraît devoir convenir. Adieu ma chère et bonne Aglaé je t’embrasse en pensée comme je t’aime en attendant que je puisse le faire en réalité. J’embrasse de même nos chéries, leur bon père et Monsieur Alphonse[13]. Mille choses bien tendres à ta bonne mère[14].
Félicité Duméril
Georges te présente ses respects et me charge de t’exprimer tous ses remerciements au sujet du passage de ta lettre qui le concerne. Je te prie de ne pas m’oublier auprès de Mesdames Dumas et Pavet[15]. Mon mari[16] t’adresse mille choses affectueuses.
Notes
- ↑ Voir la lettre du 28 mars et les suivantes.
- ↑ Marie et Emilie Mertzdorff.
- ↑ Charles Mertzdorff.
- ↑ Georges Duméril.
- ↑ Frédéric Eugène Jaeglé.
- ↑ Georges Duméril va épouser Maria Lomüller.
- ↑ Louis Stéphane Étienne Lomüller.
- ↑ Félicité Duméril écrit : « Schelestadt ».
- ↑ Charles Auguste Duméril.
- ↑ Léon Duméril a épousé Marie Stackler en 1877.
- ↑ Marie Stackler, épouse de Léon Duméril ; fille de Marie Stéphanie Hertzog (veuve de Xavier Stackler) ; mère de Hélène Duméril.
- ↑ Probablement le docteur Pierre Léon Bornèque.
- ↑ Alphonse Milne-Edwards.
- ↑ Jeanne Target, épouse de Jules Desnoyers.
- ↑ Cécile Milne-Edwards, épouse d’Ernest Charles Jean Baptiste Dumas et sa sœur Louise Milne-Edwards, veuve de Daniel Pavet de Courteille.
- ↑ Louis Daniel Constant Duméril.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Lundi 6 mai 1878. Lettre de Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Vieux-Thann) à Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi_6_mai_1878&oldid=40593 (accédée le 15 novembre 2024).
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