Jeudi 5 juin 1873 (A)
Lettre de Marie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann), avec un ajout d’Emilie Mertzdorff
Paris le 5 Juin 1873[1]
Mon cher papa,
Nous avons reçu hier ta bonne lettre qui nous a fait bien plaisir car nous n'en avions pas reçues depuis Samedi aussi celle-là pouvait compter au moins pour deux. Que tu es bon de nous écrire comme cela de longues lettres.
C'était hier notre cours[2] qui comme toujours nous a beaucoup amusées. En arrivant nous avons lu tout haut nos résumés j'ai eu peu d'observations et en somme je crois qu'il était bien. Puis Mme Charrier[3] nous a fait l'histoire pendant que nous prenions des notes pour faire le résumé de cette semaine. C'est comme tu sais l'histoire romaine que nous étudions. Puis nous avons eu notre récréation.
Ensuite la 2e classe est venue en 1ère pour faire de l'analyse logique et cela m'a bien amusée d'être à côté d'Emilie[4]. Une fois l'analyse faite elles sont reparties et Mme Charrier nous a rendu nos devoirs ; j'ai été avant-dernière en tout ou si tu veux 2e de ma division car il n'y a rien d'étonnant que les deux grandes aient eu les premières places. Puis on a lu tout haut les styles c'est à dire 2 seulement que l'on a désignés au hasard.
Enfin nous avons eu notre dictée et puis Mme Charrier nous a interrogées sur tout ce que nous avions appris dans la semaine et j'ai pas mal manqué. Du reste un peu comme tout le monde.
Tante[5] vient de recevoir une bonne lettre de bonne-maman Duméril[6] et l'en remercie bien.
Ma petite layette est presque finie je pense pouvoir la donner cette semaine. Maintenant je vais habiller un bébé (poupée) pour une loterie.
La semaine prochaine je vais suivre la retraite de la 1ère communion mais je ne renouvellerai pas en blanc.
Ce matin je me suis coiffée toute seule du reste comme presque tous les jours.
Mardi Henriette Baudrillart est venue passer un bon moment pour travailler avec nous Paule[7] était à Sceaux chez sa grand mère[8] pour les vacances de la Pentecôte.
Ce soir vers 5h nous irons au bain je me réjouis beaucoup car il fait très lourd il pleut presque mais pas tout à fait c.à.d. que par moments il tombe quelques gouttes puis cela cesse.
Nous allons avoir tout à l'heure Mlle Bosvy demain nous aurons notre leçon d'allemand[9] et puis après notre leçon de piano avec Mlle Poggi notre contremaîtresse.
Adieu, mon cher papa, je ne trouve plus rien à te dire si ce n'est de te répéter que je t'aime beaucoup. Emilie se joint à moi pour t'embrasser.
ta petite fille qui t'aime
Marie Mertzdorff
Mon petit père chéri je tiens à te dire moi-même quelle plaisir m'a fait ta lettre chérie que j'ai reçue hier et à t'en remercier moi-même et que je remercie la petite sainte de t'avoir dit de m'écrire
Adieu mon petit père je t'embrasse excessivement fort et je t'envoie mes plus tendres petites caresses.
ta petite Emilie qui t'aime beaucoup.
Je te prie de faire bien des amitiés de ma part à bon-papa et bonne-maman Duméril[10]
Nous n'avons pas reçu à notre grand regret le petit myosotis annoncé. Je t'envoie une petite fleur cueillie Dimanche à Montmorency dans le bouquet devant nos chers portraits.
Notes
- ↑ Lettre sur papier deuil.
- ↑ Le cours des dames Boblet-Charrier.
- ↑ Caroline Boblet, veuve d’Edouard Charrier.
- ↑ Sa sœur Emilie Mertzdorff.
- ↑ Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards.
- ↑ Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (voir la lettre du 3 juin 1873).
- ↑ Paule Arnould.
- ↑ Adélaïde Lequeux épouse de Victor Baltard.
- ↑ Avec Mme Lima, professeur d’allemand.
- ↑ Louis Daniel Constant et Félicité Duméril.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Jeudi 5 juin 1873 (A). Lettre de Marie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann), avec un ajout d’Emilie Mertzdorff », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Jeudi_5_juin_1873_(A)&oldid=40123 (accédée le 18 décembre 2024).
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