Jeudi 17 février 1876
Lettre de Marie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)
Mercredi 16 Jeudi 17 Février 1875[1]
Mon Père chéri,
C’est bien décidément la grippe que j’ai, aussi hier ai-je passé toute ma journée à la maison et aujourd’hui je ne suis pas à l’examen qui a lieu au cours ; on a préféré que je ne sorte pas et comme la même maladie retient Marthe Tourasse je suis sûre que Mlle des Essarts n’est pas trop contente enfin comme ce n’est pas de notre faute elle ne peut pas nous en vouloir.
Hier je n’ai absolument rien fait que de lire des livres amusants et aujourd’hui cela m’étonnerait bien que je fasse autre chose ; c’est bien heureux que j’aie eu cette grippe sans quoi je n’aurais jamais lu mes livres d’étrennes mais depuis Lundi je me suis bien dédommagée et hors les livres sérieux je les ai tous finis. Pourquoi l’histoire de France est-elle plus fatigante et plus ennuyeuse ? ce serait bien plus utile pourtant.
Nous avons un temps gris et sombre, mais dehors il fait très doux et le thermomètre marque 12 degrés.
Emilie[2] se porte très-bien elle a eu comme toujours de très-bonnes places hier et continue à partager le prix avec Henriette[3]. Tante[4] me tient compagnie et est prise comme un loup ; oncle[5] n’est pas bien valide non plus cependant aujourd’hui il va mieux. Mardi soir il a été présenté à l’unanimité par l’assemblée[6] de sorte que nous sommes tous très contents.
J’ai reçu ces jours-ci une lettre de quête de ma cousine Fidéline[7] et je viens en son nom te demander la charité pour les pauvres de Montrouge ; je te prierai de bien vouloir me dire le plus v ce que tu désires lui envoyer car je nous lui enverrons cela le plus tôt possible.
Nous approuvons complètement ton idée au sujet de Marie Z.[8] il serait très-gentil de lui donner un souvenir utile, dis-nous ce que tu préfères, soit que tu charges tante Z.[9] de l’acheter, soit que nous l’envoyions de Paris sachant ce qu’elle désire.
Je crois mon Père chéri que tu es maintenant au courant de tout ce que j’avais à te dire ; à une autre fois donc une plus longue conversation je t’embrasse de tout mon cœur.
Ta fille qui t’aime
Eiram Ffrodztrem[10]
Notes
- ↑ Lire 1876 (voir l’enveloppe). Le papier porte un dessin de lettres.
- ↑ Emilie Mertzdorff, sœur de Marie.
- ↑ Henriette Baudrillart.
- ↑ Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards.
- ↑ Alphonse Milne-Edwards.
- ↑ Au Muséum.
- ↑ Fidéline Vasseur.
- ↑ Un cadeau de mariage pour Marie Zaepffel.
- ↑ Emilie Mertzdorff, épouse d’Edgar Zaepffel.
- ↑ « Marie Mertzdorff » écrit à l’envers.
Notice bibliographique
D’après l’original
Annexe
Monsieur Mertzdorff
Vieux-Thann
haute Alsace
Pour citer cette page
« Jeudi 17 février 1876. Lettre de Marie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Jeudi_17_f%C3%A9vrier_1876&oldid=39881 (accédée le 15 novembre 2024).
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