Jeudi 15 avril 1915

De Une correspondance familiale


Lettre de Guy de Place (Besançon) à M. Meng (Fellering)

original de la lettre 1915-04-15 pages 1-4.jpg original de la lettre 1915-04-15 pages 2-3.jpg


Reçu le 19-4
Répondu le 5 Mai par M. Mura

Besançon 1915[1]

le 15 avril

Mon cher Monsieur Meng,

Je vous remercie de votre longue lettre qui a mis d’ailleurs de longs jours à me parvenir. Je pense en recevoir bientôt une autre et j’espère que celle-ci ne m’apprendra pas de nouveaux désastres. Ceux qui existent sont suffisants bien qu’ils soient peu de chose en regard des deuils et en regard du résultat à obtenir, résultat que nous saluerons avec enthousiasme.

Il est possible que vous ayez dans quelques jours la visite de M. de Fréville[2] et que M. Froissart[3] vous écrive. Il est bien entendu que dans les circonstances actuelles ce sont avant tout les indications et instructions de ces Messieurs qu’il faut suivre, quand bien même elles seraient en contradiction avec celles que vous avez déjà.

La supérieure de sœur Morandine[4] demande paraît-il à employer cette dernière dans la vallée et lui a donné un poste. Je pense que la chose est faite, elle était d’ailleurs entendue à l’avance et sœur Morandine continue à traiter toucher son salaire chez nous.

Je sais par M. Gros[5] que Thann cherche en effet à prendre des ouvriers ou contremaîtres chez nous et ailleurs. Ils en ont pris aussi à Wesserling, d’accord en somme avec ces Messieurs auxquels ils ont dû dire que ce n’était que pour la durée de la guerre. D’autre part j’ai reçu une lettre de Lucien[6] ; il ne me parle pas de son traitement ; il doit être traité comme tout le monde, et sans aucune défaveur vis-à-vis des autres. Il faut d’autre part (veuillez le dire à ZWingelstein[7]) éviter qu’on fasse courir le bruit que nous ne reconstruirons pas la fabrique : jamais encore ceci n’a été envisagé, et j’espère bien que cela ne sera pas.

Il est bien entendu qu’aussitôt qu’on pourra rentrer à Vieux-Thann il faudra occuper les ouvriers auxquels on paie les secours au déblaiement et prendre toutes les mesures pour que ni les bâtiments ni les machines ne puissent s’abîmer davantage par la pluie etc. (ceci aussi pour ma maison). Prière de faire lire cette lettre par M. ZWingelstein et recevez mon cher Monsieur Meng une bien cordiale poignée de main.


Notes

  1. Lettre sur papier deuil.
  2. Charles de Fréville.
  3. Damas Froissart.
  4. Sœur Morandine : Thérèse Litzer.
  5. Jacques Gros.
  6. Lucien non identifié.
  7. Charles Zwingelstein.

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Jeudi 15 avril 1915. Lettre de Guy de Place (Besançon) à M. Meng (Fellering) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Jeudi_15_avril_1915&oldid=53782 (accédée le 21 novembre 2024).

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