Jeudi 13 juin 1878
Lettre de Marie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)
Paris 13 Juin 78.
Quoiqu’il n’y ait pas bien longtemps que tu nous as quittés, mon Père chéri, je veux cependant, dès ce matin, venir te dire un petit bonjour en t’envoyant cette lettre de tante Zaepffel[1] qui est arrivée ce matin.
As-tu fait bon voyage ? J’espère que oui et que tu auras été plus vite que le train de plaisir qui te suivait. Comment as-tu trouvé tout le monde ? Tante Clotilde[2] est-elle arrivée ? Comment va tante Marie[3] ? et bonne-maman[4] ? Que de questions, mon pauvre père, mais aujourd’hui je n’ai absolument rien d’autre à te dire, et je t’écris uniquement pour te dire que nous pensons bien à toi et que nous t’embrassons bien fort.
Hier à 8h Mme Brongniart[5] et Jeanne sont arrivées de sorte que la soirée a été assez gaie, ce pauvre oncle[6] est parti à 9h pour aller chez M. Thénard[7] mais je crois que cela ne l’amusait pas du tout. Ce matin M. Edwards[8] est parti à 7h1/2 pour l’exposition, j’ai peur qu’il ne rentre bien fatigué.
Dans un instant nous allons y partir aussi avec tante et oncle[9] puis à 4h nous irons voir Paulette[10] qui sera chez elle à cette heure-là enfin nous passerons chez Mme Roger[11] pour savoir décidément quel jour elle nous donnera.
Il est encore arrivé pour toi une brochure des forges de Chatillon et Comentry[12], faut-il te l’envoyer ?
Adieu, mon Papa chéri, je t’embrasse de tout mon cœur comme je t’aime, pardonne-moi la saleté et la bêtise de ce petit mot il ne compte pas c’est seulement pour envelopper la lettre de tante Zaepffel et pour te dire que pendant que tu roulais tes filles[13] ont très bien dormi ce qui ne t’étonnera pas car tu les connais.
Ta fille qui t’aime beaucoup,
Marie
J’embrasse bien fort bon-papa et bonne-maman[14] et je te prie de leur dire que tous les jours du voyage j’avais l’intention de leur écrire et que je leur demande bien pardon de ne l’avoir pas fait.
2e Post-scriptum : c’est pour t’embrasser de la part d’Emilie.
Notes
- ↑ Emilie Mertzdorff, épouse d’Edgar Zaepffel.
- ↑ Clotilde Duméril, épouse de Charles Courtin de Torsay.
- ↑ Marie Stackler, épouse de Léon Duméril.
- ↑ Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril.
- ↑ Catherine Simonis, épouse d’Edouard Brongniart et mère de Jeanne Brongniart.
- ↑ Alphonse Milne-Edwards.
- ↑ Paul Thénard.
- ↑ Henri Milne-Edwards.
- ↑ Aglaé Desnoyers et son époux Alphonse Milne-Edwards.
- ↑ Paule Arnould.
- ↑ Pauline Roger, veuve de Louis Roger, professeur de piano.
- ↑ La Compagnie des forges de Châtillon-Commentry et Neuves-Maisons est une société sidérurgique et minière française, créée en 1862.
- ↑ Marie et Emilie Mertzdorff.
- ↑ Louis Daniel Constant Duméril et son épouse Félicité Duméril.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Jeudi 13 juin 1878. Lettre de Marie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Jeudi_13_juin_1878&oldid=42460 (accédée le 10 octobre 2024).
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