Dimanche 24 septembre 1916

De Une correspondance familiale


Lettre de Guy de Place (mobilisé) à M. Meng (Fellering), accompagnée de divers documents

original de la lettre 1916-09-24 page 1.jpg original de la lettre 1916-09-24 page 2.jpg original du document en allemand joint à la lettre 1916-09-24.jpg original du document A joint à la lettre 1916-09-24.jpg original du document B joint à la lettre 1916-09-24.jpg original du document C joint à la lettre 1916-09-24.jpg original du document D joint à la lettre 1916-09-24.jpg


Répondu6 Octobre 1916

Le 18 24 Septembre 1916

Mon cher Monsieur Meng

Je viens de recevoir votre lettre du 18 courant. En somme les mesures du Hauptzollamt[1] se rapportent avant tout à l’entrepôt. Ce n’est pas nous qui y avons touché, c’est l’autorité militaire qui a déménagé nos pièces. Nous sommes donc complètement hors de cause.

En outre, actuellement l’autorité légale en Alsace est l’autorité française et elle le restera. C’est à elle que nous devons des comptes. Nous détenons des papiers appartenant à la précédente administration. Ce n’est pas à nous de les lui garder, d’autant moins que le [Dinter] et consort ne f--- plus je pense les pieds chez nous.

Veuillez donc aviser verbalement ou faire aviser par Zwingelstein l’administration de ce que nous avons un coffre-fort renfermant des registres et papiers à l’administration et solliciter des ordres. Vous pourrez ajouter, si c’est réel, que vous auriez besoin pour régulariser nos écritures d’avoir au moins le double des déclarations et qu’on vous en laisse prendre copie.

A ce propos, quand Léon frères[2] a reçu ses pièces de l’Intendance, celle-ci ou le Séquestre ont-ils été prévenus que les pièces venaient de l’Étranger et n’avaient pas payé de droits de douane à l’entrée en France. Y a-t-il eu des formalités quelconques de faites ? Nous a-t-on demandé quelque chose ?

Et pour les autres Maisons qui pouvaient avoir des pièces en douane (maisons Alsaciennes) avons-nous fait une déclaration quelconque à l’Intendance,

A la hâte, bien cordialement à vous

GP

[Copie d’un document en allemand émanant du bureau des douanes, 7 août 1914-18 septembre 1916, non transcrit]

I

Au sujet des pièces en admission temporaire M. Hochstetter s’est renseigné auprès de la maison SJC où il a été reçu par M. Jules Scheurer.

Voici ce qu’on nous a communiqué :

MM. SJC ont fait faire sur l’invitation de l’administration le relevé détaillé de ces marchandises soit en fini soit en cours de manutention par M. Bockel faisant fonction de notaire et en ont disposé une fois cette formalité accomplie.

Au moment de l’Expédition le susdit a été également appelé pour constater la sortie de leurs établissements. Pour les envois outremer de la maison SJC s’est encore fait donner une attestation de sortie par la douane française. Pour les marchandises vendues en France elle a payé d’accord avec le directeur de la douane, les droits d’entrée en France mais calculés seulement pour le tissu en écru, la douane admettant que la manutention faite pendant l’occupation française ne pouvait pas être assujettie aux droits d’entrée. On a procédé ainsi pour

II  

éviter les réclamations des tisseurs français qui eussent auraient pu protester contre l’entrée en France de tissus étrangers sans payer les droits d’entrée (cette déclaration est très intéressante et à noter).

Pour ce qui nous concerne la maison [LF] à qui nous avons remis leurs pièces en admission temporaire aura à s’arranger à cet égard avec la douane française. Ce sera à elle de prendre l’initiative des démarches à faire. Nous pourrions peut-être les rendre attentifs à la chose au besoin verbalement lors du passage de M. Hochstetter à Paris.

Pour les autres maisons qui ont encore des pièces à la douane à Lyon où elles sont sous séquestre telles que W. Flade [& Jaunas, Filanus-Bouvadhreel] (ces 2 derniers n’ont qu’une pièce) ce sera au séquestre à faire s’en occuper. Pour W. Flade l’administration militaire a déjà réquisitionné ses pièces en écru tandis qu’il reste encore beaucoup de pièces [blanc]

J’ai encore appris que M. Bockel a été chargé par l’administration de s’occuper de ces de cette affaire et qu’il va passer dans vos bureaux un de ces jours.

Il a été procédé de même le lendemain 18/4 pour un troisième camion contenant aussi de la marchandise provenant de l’entrepôt.

Pour la clôture des opérations il a fallu remettre à l’intendance une déclaration [comprenant] que toutes les pièces transportables ont été enlevées. Voici copie de ce document.

Vieux-Thann, le 28 Avril 1915,

Je certifie qu’au départ du Caporal Thomas toutes les pièces transportables ont été évacuées de l’usine.

Il y reste les pièces que nous nous sommes réservées pour l’usage de la fabrique et que nous avons signalées par lettre du 27 courant à M. l’officier adjoint à l’intendance.

Comme dit ces pièces sont tarées, tachées ou mouillées et n’ont pour ainsi dire plus de valeur marchande.

Signé [EH]


Notes

  1. Hauptzollamt : bureau des douanes.
  2. Possiblement la société Léon Frères fondée en 1873 pour le négoce de tissus de Saint-Quentin, de Tarare, d'Alsace et de Suisse, qui a son siège à Paris, rue du Sentier.

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Dimanche 24 septembre 1916. Lettre de Guy de Place (mobilisé) à M. Meng (Fellering), accompagnée de divers documents », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Dimanche_24_septembre_1916&oldid=39535 (accédée le 21 novembre 2024).

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