Dimanche 17 avril 1859

De Une correspondance familiale

Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à Charles Mertzdorff, époux de sa petite-fille (Vieux-Thann)

Original de la lettre 1859-04-17.jpg


Paris Dimanche 17 avril 1859

C'est dans toute la joie de la famille que je viens aujourd'hui vous remercier de la bonne et excellente lettre que nous attendions et qui nous comble de satisfaction. Nous étions réunis, quand nous avons reçu Vendredi à neuf heures, la nouvelle de l'heureuse délivrance de Caroline[1]. quelle émouvante et douce annonce ! je vous aurais écrit dès hier pour vous féliciter mais nous attendions quelques détails et vous avez la complaisance de nous les adresser si complets et d'une manière si bonne, si affectueuse que vous nous comblez de satisfaction.

Certainement, pour vous surtout et pour Madame votre mère[2], nous aurions désiré d'abord un rejeton mâle, mais il est toujours bon de savoir qu'on peut en espérer. vous avez au moins le bonheur de voir que votre femme est contente. en effet c'est pour elle un avenir qui doit lui sourire qu'une éducation d'une fille qui vous occupera et vous aimera comme elle et qui ne la quittera pas nécessairement comme l'exige l'éducation d'un fils qui ne peut être toute intérieure. Au reste le sort en est jeté et nous n'avons pas à nous en plaindre. vous nous le témoignez d'une manière bien sensible et bien aimante ce qui nous va au cœur.

Constant[3] avait écrit à toutes les personnes qui portent à notre famille le plus d'intérêt et nous avons su que la dépêche télégraphique, qui avait été expédiée en duplicata, était parvenue à leur adresse.

monsieur et Madame Zaepffel[4] < > venir dîner aujourd'hui avec nous ; ils s'y trouveront avec Madame Dollfus[5] et ses filles, comme c'est un Dimanche Léon[6] s'y trouvera avec son père. je vous laisse à penser de ce qui nous occupera principalement.

je n'ai pas besoin de vous dire que je me suis chargé de la part de ma belle-sœur[7] et de toute la maisonnée de toutes leurs amitiés. Dites aussi à Caroline en l'embrassant vivement comme nous voudrions le faire que les domestiques[8] ont pris une vive part à la nouvelle qu'ils ont apprise et vous, Mon Cher Monsieur Mertzdorff, trouvez ici la vive expression de votre vieux grand-père bien reconnaissant.

C.Duméril


Notes

  1. Caroline Duméril, épouse de Charles Mertzdorff, vient d’accoucher de la petite Marie.
  2. Marie Anne Heuchel, veuve de Pierre Mertzdorff.
  3. Louis Daniel Constant Duméril, père de Caroline.
  4. Emilie Mertzdorff, sœur de Charles, et son époux Edgar Zaepffel, en voyage à Paris.
  5. Noémie Martin, veuve de Frédéric Dollfus, lointain cousin des Dollfus de Mulhouse. Elle a deux filles nées en 1845 et 1847, et un fils né en 1850.
  6. Léon Duméril, fils de Louis Daniel Constant, et frère de Caroline.
  7. Alexandrine Cumont, veuve d’Auguste Duméril l’aîné.
  8. Louise, Paul et Marie. Voir lettre du 12 mai 1859.

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Dimanche 17 avril 1859. Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à Charles Mertzdorff, époux de sa petite-fille (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Dimanche_17_avril_1859&oldid=39401 (accédée le 15 novembre 2024).

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