Dimanche 14 décembre 1913

De Une correspondance familiale



Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Brunehautpré), à son fils Louis Froissart (Paris)


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 Brunehautpré
Campagne-lès-Hesdin
Brimeux
Pas-de-Calais

14 Décembre      1913[1]

Mon cher petit Louis,

Tu devines avec quel intérêt nous venons de lire ta lettre, je suis bien contente que tu te sois décidé à aller voir M. Arnould[2] et bien contente aussi, dois-je le dire ? qu’il ait trouvé une cause probable à tous tes malaises, une cause à laquelle on connaît son remède sûr et facile, en somme, sinon bien amusant. J’avoue que les deux opérations d’appendicite que nous venons d’avoir dans la famille me portent à en envisager sans la moindre appréhension une troisième, surtout à ton âge et j’aime bien mieux cela que d’apprendre que tu as le foie délicat ou l’estomac en mauvais état. Nous irons voir M. Arnould et en reparlerons avec lui. Pour le moment soumets-toi bien exactement au régime qu’il t’a indiqué.

J’espère que les larmes de Vava[3] vont se dessécher ! Je voudrais bien la décider aussi à se faire opérer d’un œil ; je compte m’en occuper sérieusement mais ce ne sera pas aussi aisé que pour toi, car elle en a une appréhension terrible. Peut-être que l’exemple de calme et de ta sérénité auront une heureuse influence sur elle.

Ton papa[4] est encore allé hier à Douai avec Jacques[5] pour la vente de l’usine Robaut, mais la mise à prix n’ayant pas été couverte, la vente n’a pas eu lieu. Il serait question de reprendre la nouvelle usine qu’il a créée il y a une dizaine d’années à la porte d’Ocre et qu’il n’a pu faire marcher faute de capitaux suffisants. Il y a d’ailleurs fait des choses inutiles et stupides. Tu as dû connaître encore ses fils à Saint-Jean.

Nous comptons toujours partir soit demain soir à 7h40 pour arriver à 11h, soit Mardi matin. Si nous ne télégraphions rien, c’est demain soir qu’il faut nous attendre, mais couche-toi, j’irai t’embrasser si tu nous entends arriver.

Nous amènerons Defoort[6], mais je pense faire passer Jeanne[7] par Douai ce qui lui ferait plaisir, de sorte qu’elle n’arrivera que Mardi soir.

Je t’embrasse tendrement, cher petit, de la part de ton papa et de la mienne.

Émilie

Les Degroote[8] n’arriveront que le 23 et les Jacques[9] aussi.


Notes

  1. 1913, inscrit ultérieurement.
  2. Le docteur Edmond Arnould (1863-1953).
  3. Françoise Maurise Giroud, veuve de Jean Marie Cottard, employée par les Froissart.
  4. Damas Froissart.
  5. Jacques Froissart.
  6. Georges Defoort.
  7. Jeanne Veillet, employée chez les Froissart.
  8. Henri Degroote, son épouse Lucie Froissart et leurs 4 enfants : Anne Marie, Suzanne, Georges et Geneviève Degroote.
  9. Jacques Froissart et son épouse Élise Vandame.

Notice bibliographique

D’après l’original.


Pour citer cette page

« Dimanche 14 décembre 1913. Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Brunehautpré), à son fils Louis Froissart (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Dimanche_14_d%C3%A9cembre_1913&oldid=56452 (accédée le 21 novembre 2024).

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