Candolle, Augustin Pyramus de (1778-1841), son fils Alphonse Louis Pierre Pyramus et la famille de son épouse Anne Françoise Torras

De Une correspondance familiale

Familles de Candolle, Torras et Varnier


Les familles Delaroche, Torras, de Candolle entretiennent des relations amicales à Genève à la fin du XVIIIe siècle, relations qui se poursuivent sur plusieurs générations à Paris, renforcées par des alliances et des rencontres intellectuelles.

Augustin Pyramus de Candolle (1778-1841)

Botaniste et naturaliste genevois, Augustin Pyramus de Candolle vient à Paris en 1796 parfaire son éducation. Dans l’effervescence intellectuelle de l’époque, il suit les leçons de Cuvier, de Lamarck, de Desfontaines (qui devient son maître et son ami) ; il se lie avec Duméril, Bretonneau, Delessert, Pastoret, Brongniart, Morellet. Augustin Pyramus de Candolle est élu à la société Philomathique (1800) ; il remplace Cuvier au Collège de France (physiologie végétale). Il collabore avec Lamarck et publie avec lui une nouvelle édition de sa Flore (1806). Sur les conseils et avec l’appui de André Marie Constant Duméril il obtient son diplôme de médecine en 1804. Ami de Chaptal et de Berthollet, il est membre de la Société d’Arcueil ; il étudie l’influence de la lumière sur la pousse des plantes.

En 1808, il est nommé professeur de botanique et directeur du jardin botanique à l’université de Montpellier (il y reste jusqu’en 1816). Il s’intéresse aux utilisations pratiques (alimentaires, médicinales) des plantes. Il écrit les textes qui accompagnent les illustrations de P.-J. Redouté sur les plantes grasses (1798) et les liliacées (1802-1816). La première édition de sa Théorie élémentaire de la botanique paraît en 1813, dans laquelle il développe une classification naturelle des plantes.

Il rejoint ensuite en 1816 le jardin botanique de Genève, mais il fait régulièrement des voyages à Paris, où il rencontre des amis et des parents de sa femme. La conversation aisée de Augustin Pyramus de Candolle est, selon ses contemporains, fort appréciée par ses ami(e)s, relations et étudiants. Il démissionne de ses fonctions de professeur en 1835. Au début des années 1820, il entame la parution du monumental Prodromus systematis naturalis regni vegetablis, œuvre en collaboration, dans laquelle toutes les plantes connues devaient être classées et décrites en toutes leurs parties. En 1862 paraissent à Genève les Mémoires et souvenirs (1778-1841) de Augustin Pyramus de Candolle, écrits par lui-même et publiés par son fils[1].

Anne Françoise Torras (1782-1854), épouse de Augustin Pyramus de Candolle.

Anne Françoise Robertine Torras (dite Fanny) est une amie d’enfance d’Alphonsine Delaroche, également élevée à Genève. Elle épouse Augustin Pyramus de Candolle en 1802. Elle est la fille Pierre Torras (1757-1824) et de Anne Gardelle (1763-1827). Anne Françoise a un frère, Auguste Torras (1784-1848) et une sœur, Anne Jeanne Louise, dite Ninette (1790-1858), épouse du Docteur Gabriel Boutin. Du côté maternel, la grand-mère de Anne Françoise Torras est Françoise Judith Lecointe (décédée en 1833), épouse en premières noces de Robert Gardelle (1737-1765) ; devenue veuve, elle se remarie avec le Docteur Charles Louis Varnier (1739-1816). Sous la plume d’Alphonsine sont souvent mentionnées les visites des « Dames Torras », expression qui désigne vraisemblablement la mère et les filles.

Augustin Pyramus de Candolle et Anne Françoise Torras ont trois enfants : Amella (1804-1805), Alphonse Louis Pierre Pyramus (1806-1893) et Benjamin (1812-1825) de Candolle.

Alphonse Louis Pierre Pyramus de Candolle (1806-1893)

Fils d’Augustin Pyramus de Candolle et de Anne Françoise Torras, Alphonse Louis Pierre Pyramus de Candolle fait ses études à Genève. Il est botaniste, poursuit le travail de son père en éditant de nouveaux volumes du Prodromus systematis naturalis regni vegetablis, et lui succède à la tête du jardin botanique de Genève en 1835. En 1855, il défend la position créationniste en affirmant, dans la Géographie botanique raisonnée, que les espèces actuelles sont issues de l’évolution d’espèces initialement créées. En 1867 il publie le premier Code international de nomenclature botanique en faisant partir celle-ci de la classification de Linné. Il publie aussi La phytographie ou l’art de décrire les végétaux considérés sous différents points de vue (1880) et l’Origine des plantes cultivées (1883). Il épouse Laure Kunkler.

Notes

  1. On consultera avec profit la réédition de ces Mémoires par Jean-Daniel Candaux et Jean-Marc Drouin, Georg Éditeur, Bibliothèque d’Histoire des Sciences, 2004.



Pour citer cette page

« Candolle, Augustin Pyramus de (1778-1841), son fils Alphonse Louis Pierre Pyramus et la famille de son épouse Anne Françoise Torras », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), URI: https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Candolle,_Augustin_Pyramus_de_(1778-1841),_son_fils_Alphonse_Louis_Pierre_Pyramus_et_la_famille_de_son_%C3%A9pouse_Anne_Fran%C3%A7oise_Torras&oldid=58440 (accédée le 23 avril 2024).

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