Gross, Thérèse (active en 1865-1870)
Grâce au recensement de la population à Vieux-Thann en 1866, « Thérèse », employée comme cuisinière chez les Mertzdorff en Alsace, et souvent citée dans les lettres des années 1865-1869 par ce prénom, retrouve un nom : Thérèse Gross, cuisinière, célibataire, âgée de 38 ans.
Il s’agit probablement de la Thérèse Gross qui naît en 1831 à Mitzach, fille de Ferdinand Gross (né vers 1795), menuisier, et Marie Agathe Simon (née vers 1798, décédée en 1837). Veuf, Ferdinand Gross se remarie 3 mois plus tard avec Marie Anne Mura (née vers 1804), ouvrière de fabrique, fille de Joseph Mura (né vers 1778), tisserand, et Apolline Gross. Ferdinand Gross a au moins une sœur, Catherine Gross, née 1802, qui épouse Barthélémy Wetzel en 1823 à Mitzach. Plusieurs ménages Gross vivent alors à Mitzach et à Guebwiller.
A la fin de l’été 1865, Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff, se plaint à sa sœur : « ma cuisinière est loin de me satisfaire et il faut que j’en trouve une : mais où aller la chercher ? Je ne connais personne ; et ici c’est peu gai, les cuisinières qui ont été en ville trouvent qu’au Vieux-Thann, c’est un vrai couvent. » (lettre du 5 septembre 1865). Pour remplacer la cuisinière allemande qui ne la satisfait pas, Eugénie trouve et engage Thérèse ; elle fait nettoyer la chambre où elle doit loger (lettre du 29 septembre 1865). Thérèse commence à travailler début octobre 1865 chez les Mertzdorff. Sa famille vit à Guebwiller : c’est là qu’elle séjourne lorsqu’elle tombe malade en mai 1869.
Le 21 juillet 1868 Charles Mertzdorff de retour chez lui à Vieux-Thann raconte à son épouse restée en villégiature : « J’ai trouvé ta cuisinière avec une mine de vraie prospérité. Je ne lui ai pas encore beaucoup causé l’ayant dès mon arrivée un peu effarouchée en lui demandant si elle continuait à être fiancée & si c’était la perspective de tant de bonheur qui lui donnait si bonne mine. Elle ne m’a pas répondu, elle a pâli & court encore ». Charles Mertzdorff fait allusion à un chaudronnier, M. Himmel, qui travaille pour lui, mais dont il n’est pas satisfait (lettre du 11 août 1868) qu’il veut renvoyer (lettre du 22 mai 1869). En novembre 1869, Thérèse pense toujours au mariage (lettre du 7 novembre 1869), alors qu’Eugénie Desnoyers-Mertzdorff songe à se séparer d’elle et « ne pourrait pas avoir encore pour quelques années la vieille Nanette avec la petite Thérèse sous elle. Ce serait de l'honnête. » (lettre de la mi-novembre 1869). On peut supposer qu’à partir de 1870, lorsqu’il est question de « Thérèse » (et ce n’est plus alors en lien avec la cuisine, mais souvent avec « Nanette »), il s’agit de « la petite Thérèse », Thérèse Neeff.
[[Voir|la monographie sur les personnes employées par les Mertzdorff
Pour citer cette page
« Gross, Thérèse (active en 1865-1870) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), URI: https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Gross,_Th%C3%A9r%C3%A8se_(active_en_1865-1870)&oldid=60109 (accédée le 18 décembre 2024).
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