Vendredi et samedi, avril 1872
Lettre d’Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff, avec ajouts de Marie et Émilie Mertzdorff (Vieux-Thann) à Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris)
Vendredi soir
Ma chère petite Gla,
Deux mots encore ce soir pour répondre à ta lettre reçue cette après-midi ; je vois que tu te donnes encore bien de la peine pour toutes mes commissions et malgré mon assurance que je serai contente de tes achats tu veux encore mon avis. L'idée du paroissien en 4 volumes me vient de toi, c'est toi qui m'as parlé de ce genre d'ouvrage. Une impression fine ne me paraît pas un inconvénient pour Marie[1] qui a de bons yeux, et puis le paroissien ne sert pas tous les jours, cela ne peut donc pas fatiguer la vue ; mais comme c'est maman[2] qui doit faire le cadeau, c'est à elle de choisir et non à moi de décider.
Quelque chose que je dois à Émilie[3] depuis mes visites chez le dentiste[4] à Paris (à ce sujet les dents ont été bien bien arrangées, elles n'ont plus mal ni l'une ni l'autre) c'est une petite marmite d'un litre pour faire le pot-au-feu de la petite cuisine ; et une petite bouillotte pour l'eau chaude, ceci est encore une dette et comme je ne trouve pas ces objets à Mulhouse je te prierai de me les faire acheter chez Allé.
J'ai reçu ce matin un mot de Charles[5], il ne me dit pas encore le jour de son retour, Dimanche, je pense nous irons l'attendre à Morschwiller.
Pendant que tu cours, je me démène ; aujourd'hui, c'était le cours d’Émilie, puis les ouvriers pour de petits arrangements (les souris qui nous font de trop aimables visites.) puis la repasseuse, le catéchisme, une visite, les pauvres ceci à donner, cela à atteindre à préparer ; ce soir je suis fatiguée et ne couperai que demain matin les robes de 1re communion. Cécile[6] fait celle de Marie.
Comment va maman ? tu ne me réponds pas sur le sujet qui m'intéresse, tâche donc de la décider à venir, nous serions si contents de l'avoir, mais il ne faudrait pas que cela fit du tort à un plus long séjour.
J'espère que tu te charges toujours de mes amitiés pour tout le monde et que je n'ai pas besoin de faire une liste générale en commençant par le plus petit en allant jusqu'au plus grand.
Dis à Jean[7] que son Émilie est, comme lui bien sage, et travaille bien, elle a une grosse balle en caoutchouc qui fait ses délices, les 2 fillettes profitent du plus petit moment pour descendre jouer au jardin.
Jeanne Brongniart a écrit très gentiment à Marie.
Bonsoir, ma Gla, je t'embrasse de tout cœur.
Samedi 1h
La caisse contenant boîtes et livres est là, je viens de l'ouvrir, et je suis très contente de son contenu. Merci à papa et maman[8] ; les boîtes sont parfaitement soignées, et les livres de Bourdaloue sont juste ce qu'il convient, demain Dimanche je m'amuserai à feuilleter les journaux d'éducation que j'ai trouvés. Merci donc à tous ceux qui se sont occupés de cet envoi.
Rien de neuf ce matin, demande donc encore à maman de t'accompagner, ça lui ferait du bien de se reposer de ses ouvriers pendant quelques jours.
Nous sommes enrhumées les trois, mais ce n'est rien, Charles n'est pas encore rentré, et je continue mes rangements et travaux comme tu auras fait en l'absence d'Alphonse[9].
Adieu, Chérie, je t'embrasse de tout cœur fais-en autant à papa, maman, Alfred[10] et Alphonse. Toute à toi
Eugénie M.
Mes amitiés à tes belles-sœurs[11].
Bonjour, tante chérie, je me réjouis beaucoup de te voir reste le plus longtemps possible n'est-ce pas chère tante ?
ta petite nièce qui t'aime
Marie M.
Tante chérie je t'embrasse bien et je me réjouis bien de te voir.
Adieu à bientôt tante chérie. Ta petite Émilie M.
Notes
- ↑ Marie Mertzdorff, qui fera sa communion le 5 mai.
- ↑ Jeanne Target, épouse de Jules Desnoyers.
- ↑ Émilie Mertzdorff.
- ↑ Ernest Pillette.
- ↑ Charles Mertzdorff, en voyage à Senones.
- ↑ Cécile, bonne des petites Mertzdorff.
- ↑ Le petit Jean Dumas.
- ↑ Jules Desnoyers et son épouse Jeanne Target.
- ↑ Alphonse Milne-Edwards.
- ↑ Alfred Desnoyers.
- ↑ Cécile Milne-Edwards, épouse d’Ernest Charles Jean Baptiste Dumas et Louise Milne-Edwards, veuve de Daniel Pavet de Courteille.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Vendredi et samedi, avril 1872. Lettre d’Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff, avec ajouts de Marie et Emilie Mertzdorff (Vieux-Thann) à Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Vendredi_et_samedi,_avril_1872&oldid=61666 (accédée le 22 décembre 2024).
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