Vendredi 7 août 1801, 19 thermidor an IX
Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à son père François Jean Charles Duméril (Amiens)
n° 138
Paris le 19 thermidor an 9
Constant[1] a envoyé........................600ll
j’ai donné à Désarbret[2]...................600 que Constant me doit
......................................................1 200
Désarbret a payé à M.Brasseur[3] 1 652 - 6
........................................................452 - 6, dont Désarbret est en avance pour Constant[4]
Mon cher père, Le citoyen Trannoy[5] est parti ce matin à cinq heures. Je n'ai pu le charger de mes commissions que je n'avais pas préparées croyant qu'il ne quitterait Paris que ce soir. M. et Mme Cumont[6] doivent partir avec Montfleury[7] le deux ou le trois de la prochaine décade. Il sera plus naturel qu'ils en soient les porteurs. Le chagrin que vous éprouvez et dont je suis la cause involontaire m'affecte un peu[8]. Mon parti est pris maintenant, j'ai retrouvé du courage et je me porte mieux depuis que cette affaire est absolument terminée. Il faut maintenant nous donner tous les droits à force de procédés : je suis bien aise de la conduite que Désarbret a tenue jusqu'ici. J'ai employé moi-même les plus grands ménagements. J'ai reçu une dernière lettre du père[9] par laquelle il m'engage à faire reprendre les couverts à l'orfèvre avec la perte d'usage. Je n'ai cru devoir rien faire à cet égard et je ne lui ai même pas répondu ni ne le ferai. Il me parle des reçus et me mande qu'il me les aurait renvoyés s'il n'avait pas craint que cette conduite n'eût fait croire qu'il me demandait de l'argent. Il propose de m'en faire passer etc. je ne veux plus maintenant écrire du tout. Désarbret ou mon oncle[10] termineront cette affaire. Je vous enverrai 600ll, l'argenterie et les quittances. Il restera à payer 1 052ll 14s. Il ne faut entrer dans aucun autre détail. Maman[11] s'est trompée lorsqu'elle a cru que j'avais pu faire une obligation d'épouser. Il y a deux billets ; deux simples reconnaissances. L'une de 1 200ll argent prêté à Amiens pour mon ameublement à Paris. l'autre de 1 896ll pour l'argent que j'ai reçu à Paris et dont j'ai fait diverses acquisitions. Ce qui fait en tout la somme de 3 096ll. Je vous ferai passer une quittance de l'orfèvre tant pour l'argenterie que pour la bague et les boucles d'oreille de 1 376ll 14s et une autre d'une couturière qui monte à la somme de 67ll ce qui fait un total de 1 443ll 14s. J'y joindrai aussi un paquet des lettres de Mlle B. Maman gardera la boîte à portrait et le médaillon pour me les faire repasser quand l'occasion s'en présentera.
J'annonce dans ce moment-ci la rupture du mariage à toutes les personnes auxquelles je pouvais en avoir fait part afin que cette idée-là ne m'occupe pas trop par la suite. Je ne crois pas devoir à aller à Amiens. ce serait aller chercher de nouveaux chagrins car je l'ai véritablement aimée.
J'écrirai de nouveau par Montfleury. Je vous embrasse.
Votre fils
C. Duméril
Notes
- ↑ André Marie Constant Duméril.
- ↑ Joseph Marie Fidèle dit Désarbret, frère d’André Marie Constant Duméril.
- ↑ Antoine François Brasseur.
- ↑ Ces 5 lignes de comptes sont d’une autre plume, probablement celle du père ou de la mère d’André Marie Constant Duméril.
- ↑ Pierre Amable Jean Baptiste Trannoy.
- ↑ Jean Baptiste Cumont et son épouse Anne Thérèse Dorothée Vatblé.
- ↑ Florimond dit Montfleury (l’aîné), frère d’André Marie Constant Duméril.
- ↑ André Marie Constant Duméril fait allusion à l’échec de son projet de mariage avec Félicité Catherine Brasseur ("Mlle B").
- ↑ Antoine François Brasseur.
- ↑ Jean Baptiste Augustin Duval, frère aîné de Rosalie.
- ↑ Rosalie Duval.
Notice bibliographique
D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 2ème volume, p. 95-97)
Annexe
Au citoyen Duméril père
Substitut du Commissaire du gouvernement près le tribunal civil
Rue Saint Rémy n° 4804
à Amiens
Département de la Somme
Pour citer cette page
« Vendredi 7 août 1801, 19 thermidor an IX. Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à son père François Jean Charles Duméril (Amiens) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Vendredi_7_ao%C3%BBt_1801,_19_thermidor_an_IX&oldid=61131 (accédée le 21 novembre 2024).
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