Vendredi 1er mai 1874
Lettre de Marie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)
Paris le 1er Mai[1]
Mon père chéri,
Voilà bien longtemps que je ne suis pas venue te dire un petit bonjour ce n’est certainement pas faute de penser à toi mon petit papa et encore aujourd’hui ce ne sera pas long car je n’ai que peu de temps avant Mme Lima[2] qui vient aujourd’hui en place d’hier à cause de la dernière séance de <cours> que nous avons eue. C’est ennuyeux c’était si agréable de voir nos amies tous les jours seulement < > que trois.
Mercredi sitôt la 1ère partie du cours nous nous sommes toutes en allées à St Sulpice seulement notre pauvre Emilie[3] qui se réjouissait beaucoup de venir avec nous a dû rester comme elle n’avait pas fait sa 1ère communion aussi a-t-elle eu un grand désespoir. Nous retournons demain à <1>h faire nos concours tu comprends si cela nous amuse.
Hier nous avons déjeuné chez bonne-maman[4] puis le soir à la clôture de la retraite. Aujourd’hui nous avons fait une partie de croquet des plus débattues j’ai été vaincue mais de bien près. Nous n’avons pas énormément à faire cette semaine par exemple tout notre livre d’histoire à revoir ce n’est pas peu de choses mais cela ne m’< > pas.
Petit père tantine[5] m’a chargée de te demander si cela te gênerait soit à la douane soit autrement d’apporter de la mousseline pour des voiles des robes de 1ère communion car les enfants nécessiteux sont en très grand nombre et avant d’en acheter nous voudrions savoir si l’on pourrait utiliser celle qui est dans nos armoires de Vieux-Thann tu seras bien aimable de nous répondre à ce sujet.
Demain nous irons chez Marie Des Cloizeaux très probablement.
Le mariage de Mathilde Lucile[6] Arnould est fixé au 20 Mai c’est bien tôt pour les pauvres sœurs[7].
Il fait toujours chaud bien qu’hier et avant-hier le temps est paru changer je pense que là-bas vous devez avoir la même température.
Bonne-maman d’ici elle n’ira pas à Montmorency cette semaine à cause de bon-papa[8] qui a à faire mais ils ne vont pas mal.
Adieu, mon père chéri, je te demande bien pardon de cette sale petite lettre.
Mlle Bosvy trouve qu’il faut que mon papa ne soit pas bien difficile et je lui ai dit que c’était la vérité. Embrasse tout le monde de ma part mon petit père chéri et garde pour toi mes meilleurs baisers
Ta fille
Marie Mertzdorff
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Vendredi 1er mai 1874. Lettre de Marie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Vendredi_1er_mai_1874&oldid=35844 (accédée le 15 novembre 2024).
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