Samedi 5 mai 1866

De Une correspondance familiale

Lettre de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à son épouse Eugénie Desnoyers (restée à Paris dans sa famille)

original de la lettre 1866-05-05 pages1-4.jpg original de la lettre 1866-05-05 pages2-3.jpg


5 Mai 66

Je comptais bien chère Nie recevoir un petit mot de toi, me disant que vous avez fait bonne promenade à Versailles & avez trouvé tout votre monde bien portant. Mais rien !

Prévoyant que demain Dimanche je n’arriverai pas à te donner de nos nouvelles, je viens te dire ce soir encore, que je rentre de Morschwiller où j’ai trouvé Mme Duméril[1] un peu souffrante elle était levée, mais il paraît que depuis plusieurs jours elle se plaint, hier elle avait une longue visite de Mme Tachard[2] Mère ce qui l’aura aussi fatiguée.

J’attribue son malaise, aux 2 accidents arrivés aux 2 contremaîtres[3] l’un une attaque que tu connais l’autre la chute dont je t’ai parlée & qui est grave ; non dangereux pour la vie, mais probablement sera-t-il plus ou moins <sourd>.

Tu sais comme elle est bonne & amie avec les femmes, qui sont toujours chez elle.

M. Duméril n’a pas non plus très bonne mine, quoique ne se plaignant pas.

Léon[4] est très très gros, mais pâle.

Ils ont toujours beaucoup à travailler, mais comme toujours ne produisent rien & dépensent trop.

L’essai que je fais faire en ce moment, ne se fait pas bien.

J’irai probablement courant de la semaine passer 2 à 3 jours là-bas !! Que je serai heureux lorsque j’aurai pris un parti & surtout un bon. Il serait temps !

Jusqu’à présent ici, je n’ai vu encore que le gros, ne suis pas entré dans les détails ; car hier toute l’après-midi & ce matin encore j’ai travaillé avec Mon Secrétaire de Mairie & l’adjoint[5] dont la nomination est arrivée.

En fait de Maire, il faut que le 27 je sois rentré, car le 28 il y a révision[6] que je ne puis laisser à l’adjoint. Je lui laisse déjà pour le 22 une vente de bois où j’aurais bien voulu être présent.

Demain Dimanche nous partons avec l’oncle[7] à 8 h. matin prenons Zurcher[8] passons 2 h. à Wattwiller & rentrons pour Midi.

l’après-midi je vais travailler un peu à mes projets & si le temps est beau, il serait possible que je fasse visite aux Berger & Henriet.

Catherine[9] de Maman s’est ravisée & je dîne maintenant & soupe avec elle. Thérèse[10] ne me fait que le Café.

Du reste si tout était aussi bien que les soins, je serais au mieux ; mais il me manque trop d’autres choses pour y être sensible. Cette solitude dans la maison est terriblement lourde surtout le soir.

Je ne sais si j’ai le temps d’ajouter un mot demain Je t’embrasse

Charles Mertzdorff


Notes

  1. Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril.
  2. Marie Koechlin, veuve du pasteur Pierre Tachard.
  3. M. Troncy et M. Buisson (voir la lettre du 4 mai).
  4. Léon Duméril.
  5. Joseph Nagelin.
  6. Conseil de révision.
  7. Georges Heuchel.
  8. Probablement Charles Zurcher.
  9. Catherine Ritzenthaller, cuisinière de Marie Anne Heuchel, veuve de Pierre Mertzdorff.
  10. Thérèse Gross, cuisinière chez Charles Mertzdorff.

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Samedi 5 mai 1866. Lettre de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à son épouse Eugénie Desnoyers (restée à Paris dans sa famille) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Samedi_5_mai_1866&oldid=60101 (accédée le 3 décembre 2024).

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