Samedi 3 avril 1875

De Une correspondance familiale

Lettre de Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Morschwiller) à Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris)

original de la lettre 1875-04-03 page 1.jpg original de la lettre 1875-04-03 pages 2-3.jpg


Morschwiller 3 Avril 1875

Ma bien chère Aglaé,

Mille et mille remerciements pour ta bonne lettre à laquelle je suis extrêmement sensible. Rien de plus attrayant, de plus charmant, que la proposition que tu me fais d’aller prendre gîte chez toi, et cependant malgré mon désir si vif de vous voir tous, de me retrouver avec nos bien aimées petites-filles[1], je m’en vois empêchée. Tout en me portant bien au fond, je suis sujette à une indisposition qui rend un déplacement difficile pour ne pas dire impossible. Grâce à Dieu j’ai des bonnes nouvelles de nos chers habitants de Paris. Léon[2] qui te remettra cette lettre pourra à son retour ici me parler de vous tous avec détail, certes les questions ne manqueront pas, au risque même qu’on me réponde, mais je te l’ai déjà dit.

Malgré le grand plaisir que me causent tes lettres, bien chère Aglaé, je ne veux cependant pas que tu prennes la peine de m’écrire, je sais à quel point ton temps est rempli et souvent je suis agitée de toute la fatigue que tu prends. Toi qui as tant besoin de repos, tu as pris cependant encore sur ton sommeil pour m’écrire la chère et bonne lettre que j’ai reçue avant-hier.

Je joins de tendres félicitations aux tiennes et les adresse à nos chères petites dont le travail a été fait si consciencieusement et courageusement[3]. Je charge leur troisième petite mère[4] d’embrasser ces chéries comme il m’aurait été si doux de le faire moi-même.

Les dernières nouvelles de Besançon[5] étaient bonnes mais elles sont déjà un peu anciennes j’attends une lettre d’un moment à l’autre. Ici je n’ai rien de particulier à te mentionner. Il y a beaucoup de malades dans le pays et de personnes atteintes de fluxion de poitrine par suite de refroidissement. Le temps que nous avons exige qu’on prenne bien des précautions.

Adieu ma bien chère Aglaé, mon mari[6] se joint à moi pour t’adresser ainsi qu’à M. Alphonse[7] nos tendres remerciements et l’expression de nos meilleurs sentiments d’amitié.

Félicité Duméril

Ne nous oublie pas auprès de tes chers parents[8] et de tes bonnes sœurs[9].

Mille amitiés à Charles[10]


Notes

  1. Marie et Emilie Mertzdorff.
  2. Léon Duméril.
  3. Marie et Emilie Mertzdorff ont obtenu de bons résultats au cours des dames Charrier.
  4. Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards elle-même.
  5. Besançon où vivent la famille Soleil et Eugénie Duméril, veuve d’Auguste Duméril.
  6. Louis Daniel Constant Duméril.
  7. Alphonse Milne-Edwards époux d’Aglaé Desnoyers.
  8. Jules Desnoyers et son épouse Jeanne Target.
  9. Ses belles-sœurs : Louise Milne-Edwards, veuve de Daniel Pavet de Courteille et Cécile Milne-Edwards, épouse d’Ernest Charles Jean Baptiste Dumas.
  10. Charles Mertzdorff.

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Samedi 3 avril 1875. Lettre de Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Morschwiller) à Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Samedi_3_avril_1875&oldid=35579 (accédée le 12 novembre 2024).

D'autres formats de citation sont disponibles sur la page page dédiée.