Samedi 28 août 1909

De Une correspondance familiale



Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Dax), à son fils Louis Froissart (Coblence en Allemagne)


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1913[1]

Dax, Samedi soir

Mon cher petit Louis,

Ta dépêche m’a confirmé le bon état de ta santé que m’avait appris la veille ta carte si bien remplie qui avait passé par Douai. Me voici donc tout à fait tranquille à ton sujet puisque tu vas bien et que tu ne parais pas t’ennuyer : il me semble que la présence de de Calan[2] doit être agréable pour toi. Ce serait amusant si tu retrouvais Catherine[3]. A Douai je pense bien pouvoir retrouver son adresse et sa dernière lettre. Je te l’enverrai.

C’est décidément Lundi soir que j’y reviens. Une dépêche m’a appris hier soir que M. Depoutre[4] compte opérer Michel[5] Mardi ; Si tu as écrit à Orléans, ton papa[6] y trouvera la lettre. Pauvre Michel ce n’est pas amusant d’abréger son beau voyage de retour pour venir se mettre dans son lit et passer par quelques jours bien désagréables.

Ton papa gagnera probablement Brunehautpré un peu avant moi.

M. l’Abbé[7] qui peut prendre ses vacances dès maintenant viendra à Douai avec nous et m’aidera beaucoup à distraire Michel.

On a trouvé à la poste restante de Biarritz une lettre de Marie Parenty[8] renvoyée de Douai qui nous annonce que son mariage aura lieu le 14 7embre et demande Madeleine[9] comme demoiselle d’honneur et toi, toi mon bonhomme, comme garçon d’honneur pour quêter avec une la fille de René[10]. Je pense que nous n’accepterons pour personne ; toi d’abord tu ne seras peut-être pas rentré, puis nous ne pouvons guère nous absenter le surlendemain de l’ouverture de la chasse.

Je rejoindrai demain à midi à Angoulême nos voyageurs[11] ; ce soir je couche à Bordeaux. J’ai quitté Lourdes Cauterets à 10h1/2 et me suis arrêtée une dernière fois à Lourdes.

L’auto a dû coucher à Bordeaux cette nuit et en partir vers 1h pour aller coucher à Angoulême. On gagnera, je pense, Poitiers demain soir et Michel et moi filerons de là sur Douai.

J’ai de bonnes nouvelles du petit garçon de Gab. et de sa petite maman[12] qui espère pouvoir le nourrir. Il s’appellera Paul. Max[13] a dû aller représenter au baptême son pauvre père[14] qui n’ose quitter Bamières. Ta pauvre tante est toujours dans le même état, bien inquiétant par sa prolongation.

Adieu cher petit, je t’embrasse tendrement et serai bien contente de te revoir !

Émilie

Je pense que tu recevras demain mon mandat de 40 marks.


Notes

  1. Mention familiale postérieure barrée.
  2. Probablement Joseph Marie Charles de La Lande de Calan.
  3. Katherina Widdaü.
  4. Le docteur Léon Depoutre.
  5. Michel Froissart.
  6. Damas Froissart.
  7. Probablement Marcel Pératé.
  8. Marie Parenty épouse Joseph Opin à Calais.
  9. Madeleine Froissart.
  10. Probablement Estelle Parenty, fille de René Parenty et Marie Braure (décédés) et sœur de la mariée.
  11. Damas Froissart et ses enfants Jacques, Madeleine, Michel et Pierre Froissart (et le chauffeur ?).
  12. Gabrielle Froissart, épouse d’Albert Tréca et mère de Paul Tréca.
  13. Maximilien Froissart.
  14. Paul Froissart époux d’Eudoxie Dambricourt (1857-1910).

Notice bibliographique

D’après l’original.


Pour citer cette page

« Samedi 28 août 1909. Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Dax), à son fils Louis Froissart (Coblence en Allemagne) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Samedi_28_ao%C3%BBt_1909&oldid=56646 (accédée le 15 novembre 2024).

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