Samedi 13 août 1887
Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Grigny dans l'Essonne), à sa grand-mère Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Vieux-Thann)
Grigny[1] 13 Août 87.
Ma chère bonne-Maman,
Je regrette de n’avoir pu t’écrire tout de suite que j’avais vu tante Marie[2] et ses chers enfants à leur court passage à Paris et que j’avais été bien heureuse de pouvoir les embrasser. J’ai trouvé les enfants bien changés, bien grandis et Dé en homme ! Hélène a été très affectueuse pour moi, la pauvre chérie ne m’a pas oubliée, tu ne saurais croire combien j’ai été heureuse de la voir si tendre et si gentille pour moi, je l’aime tant cette chère petite. Personne ne paraissait avoir été trop fatigué du voyage et on n’a pas hésité à se remettre en route Jeudi à Midi pour Berck. Tante Marie n’est pas très grosse, mais je ne m’attendais pas d’après ce que tu m’avais dit de sa santé, à la trouver mieux. J’espère que l’air de la mer lui fera du bien.
J’aurais voulu aussi te remercier, ou plutôt vous remercier tous deux[3], de la bonne lettre que vous m’avez écrite : j’en ai été empêchée car nous avons eu pas mal de mouvement ces jours-ci. Marie Flandrin qui est à la campagne à Montgeron, pas très loin d’ici, est venue passer deux jours avec moi, puis Jeudi matin j’ai été à Paris, embrasser tante Marie, enfin hier nous avons été à Versailles voir la pauvre Mme du Roure[4] (vous avez vu à la maison M. du Roure le meilleur ami de Damas[5]). Elle attend un 5e enfant[6] pour le mois prochain, elle est bien fatiguée et de plus elle est seule depuis le mois de Mai. Son mari est en tournée d’inspection dans la Savoie et le midi de la France et ne pourra même pas être auprès d’elle pour la naissance du bébé.
Damas passe presque tout son temps à Corbeil ; il y a aujourd’hui une grande exhibition des petits chemins de fer perfectionnés pour l’artillerie[7] devant une quantité de colonels et de généraux, aussi Damas a-t-il été très occupé de tous les préparatifs.
Les enfants[8] vont très bien, vous les trouverez changés, je crois. Nous serons bien heureux de vous voir arriver. Ne manquez pas de me prévenir du jour de votre arrivée à Paris pour que j’aille tout de suite vous voir.
Je vous embrasse de tout mon cœur ainsi qu’oncle Léon.
Émilie
J’ai de bonnes nouvelles d’Allevard[9].
Notes
- ↑ Les Froissart ont loué pour l'été une maison à Grigny (Essonne). Lettre sur papier deuil.
- ↑ Marie Stackler, épouse de Léon Duméril (« oncle Léon ») et mère d'Hélène et André (« Dé ») Duméril.
- ↑ Félicité Duméril et son époux Louis Daniel Constant Duméril.
- ↑ Marie Jeanne Clémentine Hamelin, épouse d'Édouard Du Roure et mère de Charles, René, Henry et Madeleine Du Roure.
- ↑ Damas Froissart.
- ↑ Jeanne Du Roure.
- ↑ Le matériel ferroviaire de faible écartement produit par la société fondée en 1875 par Paul Decauville.
- ↑ Jacques et Lucie Froissart.
- ↑ Allevard où se trouvent Marie Mertzdorff, son époux Marcel de Fréville, leurs enfants, et Alphonse Milne-Edwards.
Notice bibliographique
D’après l’original.
Pour citer cette page
« Samedi 13 août 1887. Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Grigny dans l'Essonne), à sa grand-mère Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Samedi_13_ao%C3%BBt_1887&oldid=53824 (accédée le 21 novembre 2024).
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