Mercredi 31 mai et jeudi 1er juin 1876

De Une correspondance familiale


Lettre de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa fille Marie Mertzdorff (Nogent-le-Rotrou-Launay)


original de la lettre 1876-06-01 page 1.jpg original de la lettre 1876-06-01 page 2.jpg


Ma chère Marie. Il n’y a pas bien longtemps que vous n’avez reçu de mes nouvelles ; mais je tiens à ce qu’une lettre vous trouve à Launay & ce soir j’attends M. Vincent[1], demain je vais à Mulhouse où je trouverais M. Laroze[2] qui m’a demandé à passer un jour ou deux au Vieux-Thann & je me propose d’aller le rejoindre demain à l’exposition[3] que je tiens aussi à revoir. Voilà donc des empêchements à écrire prévus, sans compter ceux que l’on ne prévoit pas.
Je me suis pris trop tard pour t’écrire & pour surcroît d’ennui, l’ingénieur des travaux hydrauliques vient encore de m’ennuyer avec sa question de canal que je n’approuve pas.

Ma santé est bonne, je n’ai pas eu d’ennuis ces derniers jours, mais enfin je ne m’amuse pas beaucoup & quelquefois il me semble que ma vieille & grosse personne ne me suffit plus. J’ai cependant de quoi me distraire par la lecture & même le travail, mais tous deux sont par trop sérieux. Mais depuis qu’il fait bon chaud je suis souvent au Jardin & je t’assure avec plaisir.

J’espère que vous allez bien vous amuser à Launay où nous avons jadis passé de si bons moments. Par Léon[4] qui a reçu lettre de son père[5] je sais que nos bons parents[6] vous y rejoignent & passeront quelques jours avec vous. Bon-papa dit qu’ils pensent rentrer pour le 12. Il serait bien possible que je les voie encore à Paris, car si je ne vais pas vous voir pour 4 à 5 jours il sera trop près du 15 Juillet pour aller vous trouver & j’aimerais cependant, puisque l’Oncle Alphonse[7] ne peut vous accompagner, que je sois être avec vous ; mais je ne peux pas rester 6 semaines à la mer, & reviendrai entre-temps faire une apparition à Vieux-Thann. Je deviens voyageur, si seulement j’étais plus jeune pour mieux savoir m’en acquitter.

tante Zaepffel[8] m’a écrit une bonne lettre en réponse à celle écrite à Z[9]. La voilà heureuse du succès de son mari & surtout des marques de sympathie que les amis leurs témoignent ; elle doit vous avoir écrit aussi.

Jeudi matin. M. Vincent n’est pas venu & ne viendra que demain. Vous devez à l’heure présente être en chemin de fer pour le Perche où je vous suis de loin & aurais du plaisir à vous voir d’un peu plus près.

Rien de particulier d’ici, l’Oxenfeld est bien sec, de même la rivière. Par contre il nous pleut par Jour quelques Allemands, ce qui ne réjouit que médiocrement Léon qui les reçoit, & doit être des plus aimable avec eux ; c’est l’exposition de Mulhouse qui nous amène ces parasites.

Me voilà pris par une visite. Je t’embrasse toi & tous de cœur
1 Juin.
Chs Mff


Notes

  1. Charles Vincent.
  2. Jean François Laroze.
  3. Exposition pour les 50 ans de la Société industrielle de Mulhouse.
  4. Léon Duméril.
  5. Louis Daniel Constant Duméril (« Bon-papa »).
  6. Louis Daniel Constant Duméril et son épouse Félicité Duméril.
  7. Alphonse Milne-Edwards.
  8. Emilie Mertzdorff, épouse d’Edgar Zaepffel.
  9. Edgar Zaepffel.

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Mercredi 31 mai et jeudi 1er juin 1876. Lettre de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa fille Marie Mertzdorff (Nogent-le-Rotrou-Launay) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mercredi_31_mai_et_jeudi_1er_juin_1876&oldid=35189 (accédée le 3 décembre 2024).

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