Mercredi 28 octobre 1914
Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Campagne-lès-Hesdin) à son fils Louis Froissart (Paris)
28 octobre
Mon cher Louis,
Je t'envoie cette lettre de P.[1] arrivée ce soir. Françoise[2] en reçoit une carte du 23 ; elle est folle de joie et me dit presque en pleurant : « Cela fait du bien à l'estomac ». Malheureusement on en a effacé toute une phrase où il devait parler de morts ou de blessés. Je t'écris encore de mon lit. J'ai toujours les bronches assez prises et M. Hallette revenu ce matin m'a recommandé de garder encore le lit. Comme je n'ai plus de fièvre, je puis lire, écrire et travailler et ne me trouve nullement à plaindre, ton papa[3] se chargeant de toute la besogne extérieure. Il se remue pour deux. C'est extraordinaire ce qu'il fait de choses chaque jour. Pauvre Alexandre[4] ! J'ai reçu ce soir, avec la lettre de Lucie[5] dont je la remercie, une lettre de Cécile Max[6] qui a reçu directement des nouvelles de Max et lui a écrit aussi directement.
Jean[7] est à 17 kilomètres de Reims. C'est seulement vers le 6 que Cécile[8] attend son n° 3. Nous sommes bien contents de ce qu'a fait le Général Plantey.
Pauline[9] va mieux, elle se lève un peu, mais est loin d'être guérie et d'avoir repris ses forces. La Sœur est toujours auprès d'elle. Je ne connaissais pas l'histoire du neveu blessé de Mme D. Quant au neveu ressuscité l'histoire est digne de la tante !
Si Lucie ne trouve pas assez d'ouvrage pour Lina[10], qu'elle lui fasse faire quelque chose pour les soldats ; ce sera toujours du temps bien employé.
Je vous embrasse tous deux bien affectueusement
Emy
Notes
- ↑ Pierre Froissart, frère de Louis.
- ↑ Françoise Maurise Giroud, veuve de Jean Marie Cottard, au service des Froissart.
- ↑ Damas Froissart.
- ↑ Alexandre Baudens, chauffeur chez les Froissart.
- ↑ Lucie Froissart, épouse d’Henri Degroote ; elle héberge son frère Louis Froissart.
- ↑ Cécile Dambricourt, épouse de Maximilien Froissart.
- ↑ Jean Froissart.
- ↑ Cécile Dambricourt-Froissart semble avoir à cette date 2 fils vivants : Jean (Paul Maximilien Marie Cornil) Froissart et André Froissart ; elle attend probablement la naissance de Thérèse Marguerite Marie Froissart.
- ↑ Pauline Levecque, veuve de Philibert Vasse, employée à Brunehautpré.
- ↑ Lina, bonne de Lucie Froissart-Degroote. Possiblement Aline Marguerite Marchand, épouse de Jules Charles Wolff.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Mercredi 28 octobre 1914. Lettre d’Emilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Campagne-lès-Hesdin) à son fils Louis Froissart (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mercredi_28_octobre_1914&oldid=61322 (accédée le 21 novembre 2024).
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