« Lina » (employée de maison en 1916-1917)
Dans les lettres d’Émilie Mertzdorff-Froissart, pendant la guerre de 1914-1918, il est plusieurs fois question de « Lina », employée dans la famille. Nous proposons une identification à titre d’hypothèse : Aline Marguerite Marchand, épouse de Jules Charles Wolff. Cette hypothèse est étayée par quelques mentions dans les lettres elles-mêmes. À savoir :
D’abord la localisation : Lina demande « d’aller chez elle à Belfort » (Lettre du 10 juin 1916-B) ; et plus précisément : « Lina qui est à Chatenoy et qui, ayant vu passer Pierre, l’a invité à entrer chez ses parents » (8 avril 1917-A).
Ensuite, les ressources de l’état-civil de Châtenois-les-Forges en Territoire de Belfort. Lina a un mari prénommé Jules et une fillette, laissée chez ses parents à Belfort (5 juillet 1916). Cette lettre signale également que Lina « donne congé » et revient à Belfort. Émilie Mertzdorff-Froissart signale quelques mois plus tard « la part directe et active qu’elle [Lina] prend dans la grande question de la repopulation qui l’a amenée à revenir chez ses parents » (8 avril 1917-A).
Ces mentions sont à rapprocher des éléments fournis par l’état civil de Châtenois-les-Forges : le 13 septembre 1917, Jules Charles Wolff épouse Aline Marguerite (Lina ?) Marchand et reconnaît Lucie, née le 3 mai 1915 (la fillette laissée à ses grands-parents ?).
Le 6 février 1918, naît Raymonde Georgette Wolff, fille de Jules Charles Wolff et Aline Marguerite Marchand, qui ainsi « prennent part à la repopulation ».
Aline Marguerite Marchand, née à Châtenois le 8 février 1895, fille d’Auguste Marchand, tourneur sur métaux, et de Marie Eugénie Huot, est ouvrière d’usine. Elle décède en 1973.
D’autre part, Jules Charles Wolff, né à Châtenois le 13 mars 1887, fils de Charles Alphonse Wolff, ajusteur, et de Philomène Voirol, est tourneur sur métaux. Le registre matricule mentionne que Jules Charles Wolff est « détaché le 22 décembre 1915 à l’usine Vermot à Chatenois »[1] tandis qu'une lettre du 8 novembre 1915 s’inquiète du « blessé de Lina » (blessure qui le retire du front ?)
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Cependant, d’autre éléments ne cadrent pas : Émilie Mertzdorff- Froissart annonce que « Lina vient de perdre son frère tué au bois [Chênois] près de Verdun. C’était l’unique garçon de la famille ! » (4 septembre 1916). Or, s’il est bien fait mention d’Émile Gustave Joseph Marchand, né en Territoire de Belfort, tué à Verdun le 1er août 1916, celui-ci est le fils d’Émile Marchand et Marie Justine Démeusy et il a 3 frères.
Les sites de généalogie mentionnent 2 frères pour Aline Marguerite Marchand (Auguste Frédéric Marchand, 1900-1980 et Alfred François Marchand, 1902-1984) et 3 frères pour Jules Charles Wolff (René Émile Wolff né en 1898 ; Émile Wolff né en 1907 et Paul Wolff né en 1909).
L’identification de « Lina » reste donc incertaine.
Notes
Pour citer cette page
« « Lina » (employée de maison en 1916-1917) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), URI: https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=%C2%AB_Lina_%C2%BB_(employ%C3%A9e_de_maison_en_1916-1917)&oldid=61312 (accédée le 15 novembre 2024).
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