Mardi 4 mai 1875 (B)
Lettre d’Emilie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann), avec un mot d’Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards
Mardi 4 Mai 1875.
Mon petit père chéri.
Marie[1] va très bien aujourd’hui seulement elle a eu la bêtise de tousser cette nuit. Comme elle toussait pas mal, tante[2] lui a donné un peu de sirop et elle a cessé immédiatement, elle ne s’est réveillée qu’à 9 heures ce matin. Elle lit en ce moment ; elle a mangé une grande tasse de café avec un gros morceau de pain ce matin puis à midi on lui a cuit un bifteck dont elle a absorbé une bonne partie. En somme elle est à peu près comme hier, elle a bonne mine et me paraît gaie.
Tante l’a changée de lit ce matin, quoique M. Dewulf[3] ne soit pas encore venu.
Jean[4] va bien aussi il change également de lit, mais lui c’est pour la 1ère fois.
Je ne te dis rien de ma santé car maintenant que j’ai pris mon bain on ne s’en occupe plus.
Tante n’est pas trop fatiguée, elle a pris sa douche ce matin cela lui fait toujours beaucoup de bien.
J’ai pris ce matin ma leçon de piano[5] tant désirée j’ai mieux joué mon morceau que Dimanche devant toi, j’espère bien que je le saurai.
Marie a reçu ce matin une lettre de bonne-maman Duméril[6] dont elle la fait remercier un million de fois qu’elle adore recevoir des lettres et sa lettre celle-là lui a fait un plaisir énorme. Elle compte lui répondre aussitôt qu’il lui sera possible d’écrire.
Tante m’avait proposé de t’écrire mais je tiens à être fidèle à ma promesse c’est pour cela que je le fais moi-même. Mon bon petit papa j’ai bien pensé à toi toute la matinée je t’ai suivi en chemin de fer, à Vieux-Thann, et maintenant au bureau probablement.
Marie dit aussi : Je pense constamment à toi, toutes les heures je me demande ce que tu fais et je pense que je tu découvres de nouveaux ennuis ce qui m’attriste beaucoup.
Tante remonte, elle vient de recevoir madame Brouardel[7].
Je ne sais pas si j’irai chez Marthe[8] aujourd’hui. J’ai presque fini mes devoirs et la lecture me fera presque peut-être rester à la maison.
Marie fait son 3e repas qui consiste en une forte tranche de pain d’épice.
Mon bon petit père, les événements ne sont pas très multipliés depuis hier soir aussi n’ai-je pas grand’chose à te dire.
Adieu mon papa chéri on va recommencer à lire, je t’embrasse de tout mon cœur et te charge d’en faire autant à bonne-maman et à bon-papa[9].
Maris en fait autant. Je crois qu’on va la peigner.
Ta petite fille qui t’aime de tout son cœur.
Emilie Mertzdorff
Je n’ai, mon cher Charles, qu’à vous dire la même chose qu’Emilie, c’est que Marie va aussi bien que possible et que depuis minuit elle n’a pas toussé. Elle a superbe mine.
Croyez à ma bien sincère amitié
AM
Notes
- ↑ Marie Mertzdorff, sœur d’Emilie.
- ↑ Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards.
- ↑ L. J. A. Dewulf, médecin.
- ↑ Le jeune Jean Dumas.
- ↑ Avec Mlle Poggi.
- ↑ Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril.
- ↑ Élisabeth Coudray, veuve de Pierre Brouardel.
- ↑ Marthe Pavet de Courteille.
- ↑ Félicité Duméril et son époux Louis Daniel Constant Duméril.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Mardi 4 mai 1875 (B). Lettre d’Emilie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann), avec un mot d’Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mardi_4_mai_1875_(B)&oldid=41005 (accédée le 18 décembre 2024).
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