Mardi 4 mai 1875 (A)
Lettre de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa fille Marie Mertzdorff (Paris)
Ma chère Marie
Comme tu vois, je suis arrivé[1] & encore sans trop de fatigues.
Seulement j’ai trouvé mon bureau tellement encombré qu’il m’a fallu déblayer un peu avant de pouvoir t’écrire. Du reste je suis ici depuis trop peu d’heures pour que je puisse songer à vous donner quelques détails, comment j’ai trouvé toute chose.
A Mulhouse j’ai trouvé m’attendant bonne-maman[2] avec Léon[3], nous avions quelque retard, de sorte que nous n’avons pu qu’échanger quelques paroles & j’ai dû quitter pour rentrer.
L’Oncle Georges[4] que j’ai trouvé en descendant de voiture a bien bonne mine. De même GeorgesDuméril qui n’a pas si bonne mine.
Il est près 11h lorsqu’on arrive & le temps de s’approprier un peu midi sonne, je n’ai eu que peu d’instants à causer d’affaires, & ne sais guère plus qu’en arrivant.
Cet après-midi pour ne pas me laisser aller à paresser je vais faire ma visite à Tante[5] & M. Jaeglé.
Ce que je sais déjà, c’est que nous avons un Curé[6], qui dit-on est très bien & a déjà conquis toute la population vieux-thannoise.
Aussi va t-on se dépêcher à lui grandir son presbytère.
Nanette[7] a une mine superbe & Thérèse[8] de même.
Quant à la maison je n’ai trouvé aucun changement.
Voilà ma chérie le télégramme tout court que je voulais t’envoyer me réservant la lettre à demain ou après-demain.
Jeudi fête[9] bon- papa & bonne-Maman[10] viendront passer la journée ici. Gare les petites demoiselles qui vont passer par toutes ces mauvaises langues, que de choses va-t-on demander & conter.
Tout à toi ma Chérie
ton père qui t’aime
Charles Mff
N’oublie pas d’embrasser tante & Oncle[11] pour le pauvre exilé.
Je compte sur Emilie[12] pour me dire que le bon Docteur[13] se sera prononcé pour que demain Mercredi notre chère grosse malade puisse un moment quitter son lit.
Cependant s’il fait froid à Paris comme il a fait ce matin ici il sera peut-être prudent que tu restes encore cachée sous tes Couvertures.
Mais j’avoue que je serai content de lire la petite prose de ta sœur.
Notes
- ↑ Charles Mertzdorff revient de Paris.
- ↑ Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril.
- ↑ Léon Duméril.
- ↑ Georges Heuchel.
- ↑ Elisabeth Schirmer, épouse de Georges Heuchel.
- ↑ Louis Oesterlé.
- ↑ Annette, cuisinière chez Charles Mertzdorff.
- ↑ Thérèse Neeff, domestique chez Charles Mertzdorff.
- ↑ Jeudi de l'Ascension.
- ↑ Louis Daniel Constant Duméril et son épouse Félicité Duméril.
- ↑ Aglaé Desnoyers et son époux Alphonse Milne-Edwards.
- ↑ Emilie Mertzdorff, sœur de Marie qui est en convalescence de la rougeole.
- ↑ L. J. A. Dewulf.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Mardi 4 mai 1875 (A). Lettre de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa fille Marie Mertzdorff (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mardi_4_mai_1875_(A)&oldid=51604 (accédée le 18 décembre 2024).
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