Lundi 6 août 1917

De Une correspondance familiale


Lettre de Guy de Place (mobilisé) à Jacques Meng (Fellering)

original de la lettre 1917-08-06 page 1.jpg original de la lettre 1917-08-06 page 2.jpg original de la lettre 1917-08-06 page 3.jpg


Reçu le 10.8.1917
Répondu le 10 Août 1917

Le 6 août

Mon cher Monsieur Meng

Je vous remercie vivement de vos aimables félicitations ; j’ai reçu hier votre lettre du 31 Juillet, et j’y réponds au plus vite. Dans son ensemble j’approuve complètement votre lettre au Ministre[1] ; je n’y fais que des changements de style et purement rédactionnels. Je crois toutefois inutile d’envoyer au Ministre la liste de ce qui a été déjà réquisitionné. J’estime que la lettre suffira. Maintenant, par qui la faire parvenir ? Il me semblerait avantageux qu’elle passe par M. Poulet et soit apostillée par lui ; d’autre part le service des forges dont l’avis sera certainement demandé, demande que ça passe par lui et il ne faut pas l’indisposer.

Je me demande donc si le mieux ne serait pas d’envoyer la lettre au [Capitaine Ducros], et d’en remettre duplicata à M. Poulet ; il faudrait aller voir ce dernier pour lui remettre le duplicata en mains propres, en ajoutant que nous avons dû faire passer la lettre par le [Capitaine Ducros], celui-ci en présence de nos protestations, nous ayant [prié] de le faire. Vous ajouterez que nous prions M. Poulet de vouloir bien intervenir de son côté auprès du Ministre.

Veuillez faire recopier la lettre immédiatement et me l’envoyer à signer par retour du courrier. Je crois en effet que vis-à-vis du Ministre, il vaut mieux qu’elle porte la signature de la raison sociale.

– feuille n°4 de votre lettre, il est bien entendu que nous n’assumons pas d’autre responsabilité que celle de ces moteurs mêmes, mis à l’abri à Fellering (où il faudra les assurer). Nous ne pouvons pas accepter qu’on nous oblige à assumer la responsabilité des machines laissées à Vieux-Thann.

Pour la Turbine, Dieu sait dans quel état on nous rendrait la nôtre. Il faut donc la facturer. Vous allez signaler le cas à M. Poulet et lui présenter notre facture. Vous irez d’autre part voir M. Jules Scheurer qui s’occupe des règlements de réquisition. Vous lui direz qu’après 2 ans de patience nous sommes obligés de solutionner la question et vous lui exposerez que pour fixer un prix de Base nous avons demandé un devis au [constructeur]. M. ZWingelstein en partant de ce devis en déduira la plus value des suppléments apportés par B.B. ; il ajoutera par contre les frais de port, montage, douane non compris dans le devis, etc. (il est probable que c’est nous qui avons avancé les frais de douane la dernière fois et on remettra la facture ainsi établie à la commission. Si elle fait des difficultés et n’a pas notre prix, vous m’en réfèrerez.

Il va falloir opérer d’une manière analogue pour le tour Schultz et tâcher d’obtenir un devis d’un constructeur pour un tour analogue. Ce qui n’empêche pas de faire [régler] dès à présent la question de la Turbine.

L’attitude de Sch. [St.] est [  ] [insensée]. Il va falloir lui écrire très courtoisement que nous regrettons bien vivement de ne pouvoir entrer dans ses vues et que nous lui confirmons la lettre d’Hochstetter du 16 Mars. Tout ce que nous pouvons faire, c’est de lui remettre, relevé par acte notarié, le relevé des marchandises détruites. Ce sera à sa maison de faire valoir en temps voulu son droit à indemnité pour les marchandises détériorées, en y comprenant la plus value donnée à cette marchandise par le traitement chez nous. Vous le prierez de vouloir bien nous régler notre façon comme l’ont fait tous nos autres clients en même circonstance qui lui sera remboursée en même temps que la valeur [ ] de la marchandise. Vous pourrez rappeler que nous avions rappelé que nous devions décliner toute responsabilité au sujet des dégâts de guerre, et que nous avions rappelé la chose quoique qui sont un cas de force majeure ; vous pourrez répéter à peu près ce que dit Hochstetter et que j’ai souligné. Revoyez un peu ce que nous avons écrit à Léon frères au sujet des façons, vous pourrez le lui répéter à [Ed. Schl[2]] en même temps.

Il est inutile de parler davantage au ministre de la question Turbine ; le règlement est à faire, avec les pièces que nous avons en mains, par la commission locale. Le Ministre pour le Moment n’a pas à intervenir.

Cordialement à vous

GP


Notes

  1. Albert Thomas, ministre de l'Armement et des fabrications de guerre du 12 décembre 1916 au 12 septembre 1917.
  2. Edouard Schlatter, imprimeur à Thann ?

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Lundi 6 août 1917. Lettre de Guy de Place (mobilisé) à Jacques Meng (Fellering) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi_6_ao%C3%BBt_1917&oldid=40583 (accédée le 8 décembre 2024).

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