Lundi 3 juillet 1876
Lettre de Marie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)
Paris le 3 Juillet 1876.
Mon Père chéri,
Nous avons reçu ce matin ta bonne lettre et je t’assure que c’est avec bien de la joie que je vois que tu vas nous accompagner ; que tu es bon mon gentil petit papa et que cela va donc être agréable de passer un bon moment réunis.
Notre départ est, à moins d’avis contraire de ta part, à peu près fixé à Vendredi soir, Mercredi tu arrives et Jeudi oncle[1] étant pris toute la journée cela le gênerait beaucoup. Nous ne savons pas encore si nous ferons le voyage tout d’une traite mais je ne le crois pas, il est probable que nous nous arrêterons à Bordeaux, j’ai déjà un peu étudié notre itinéraire mais nous n’avons ici qu’un vieux guide de 1853 et je doute que les détails qui y sont donnés sur Cauterets soient encore d’une exactitude parfaite. Je ne crois pas que nous ayons à Vieux-Thann un guide des Pyrénées mais nous devons avoir des cartes, au moins celles de l’état major, et il me semble qu’il serait intéressant de les avoir si toutefois cela ne te gêne pas de les apporter.
Puisque je parle d’apporter que je te dise tout de suite de prendre avec toi des gilets de flanelle tu n’en as plus qu’un ici tandis que ta provision est restée là-bas.
Hier Dimanche nous ne sommes pas sorties si ce n’est pour la messe et j’ai passé une partie de la journée à dévorer [ ]. Je vais dans un instant prendre ma leçon de Mlle Bosvy[2], qui se passera à régler ce que je dois faire pendant mes vacances et je crois que ce ne sera pas lourd. Ce matin j’ai eu ma leçon de dessin ; cette pauvre Mlle Duponchel[3] a eu un vrai chagrin en apprenant que nous allions partir elle dit que ses vacances à elles vont être finies puisque toutes ses élèves s’en vont.
J’arrive chez bonne-maman Desnoyers[4] où je vais passer ma journée ; il fait une chaleur accablante ; tante[5] et Emilie[6] vont aller faire des courses dentiste et autres et terminer par un bain froid !
Cécile[7] me charge de te dire qu’elle voudrait bien que tu lui apportes son châle rouge, Thérèse[8] paraît-il sait où il est.
Oncle Alfred[9] sort d’ici et m’avait chargée de te dire de lui apporter si tu le pouvais le tirage à part sur les chaudières à vapeur de la société d’encouragement ; tu sais paraît-il ce dont il s’agit, et il craint que si tu attends un autre voyage, ce ne soit épuisé.
Maintenant mon père chéri, que voilà toutes mes commissions faites il ne me reste plus qu’à t’embrasser bien fort en attendant le bienheureux Mercredi matin.
Ta fille qui t’aime de tout son cœur
Marie Mertzdorff
Notes
- ↑ Alphonse Milne-Edwards.
- ↑ Marguerite Geneviève Bosvy, professeur d’arithmétique et de français.
- ↑ Marie Louise Duponchel, professeur de dessin.
- ↑ Jeanne Target, épouse de Jules Desnoyers.
- ↑ Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards.
- ↑ Emilie Mertzdorff, sœur de Marie.
- ↑ Cécile Besançon, bonne des demoiselles Mertzdorff.
- ↑ Thérèse Neeff, employée par Charles Mertzdorff.
- ↑ Alfred Duméril.
Notice bibliographique
D’après l’original
Annexe
Monsieur CH. Mertzdorff
Vieux-Thann
Haute Alsace
Pour citer cette page
« Lundi 3 juillet 1876. Lettre de Marie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi_3_juillet_1876&oldid=42792 (accédée le 15 novembre 2024).
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