Lundi 30 août 1886

De Une correspondance familiale

Lettre incomplète d’Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Allevard en Isère) à sa nièce Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (en villégiature au bord de la mer ?)


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après[1] avoir passé le col du Merdaret ; la course avait été de onze heures ; ils prétendaient qu’ils ne pouvaient plus s’arrêter, et que malgré eux ils gravissaient les pics qui leur paraissaient plus élevés que celui où ils étaient. On n’était pas fatigués ; mais ton oncle[2] a deux ampoules sous 2 doigts qui vont le gêner aujourd’hui. Car on est déjà en route ; le rendez-vous était pris avec Barroz[3] pour ce matin 4h ; en effet il est arrivé avec les chevaux bien exactement ; mais le temps de graisser les souliers, de mettre dans le carnier les déjeuners et les dîners, le vin dans la gourde, et de prendre une tasse de café noir, on n’est parti qu’à 4h1/2 ; les étoiles étaient encore bien brillantes, mais le jour n’a pas tardé à arriver ; ils allaient à cheval pendant 3 heures ; puis après on devait marcher très longtemps et gagner La chambre, puis Saint Colomban pour revenir demain par Montmélian. Le temps est encore très beau ; il fait chaud, mais ils doivent maintenant être sur les hauteurs et marcher sans trop souffrir de la température élevée. Ton oncle trouve que ces grandes marches lui font autant de bien que les eaux et j’en suis persuadée ; puis il est heureux de procurer ce grand plaisir à Marthe[4] et à Jean[5], qui en jouissent complètement ; ce sont de bons souvenirs pour plus tard, un grand plaisir pour maintenant, et une excellente chose au point de vue santé. Lundi Jean nous quitte pour regagner Saint Bon ; et nous très rapidement après, vers la fin de la semaine, nous regagnerons Paris pour y rester quelques jours ; ton oncle y aura pas mal de choses à faire avant de partir le 18 pour Launay.

Papa[6] m’écrit qu’il va parfaitement, et qu’il vient de faire sans fatigue le tour de la butte ; c’est merveilleux.

Émilie[7] m’écrit qu’elle espère bien que tu pourras aller la trouver ; elle a l’air de compter sur vous. Qu’avez-vous décidé ? Ainsi que je te le disais, nous avons le regret de ne pouvoir leur faire une petite visite cette année ; j’en suis très ennuyée ; car je serais désolée de lui faire de la peine. Ton oncle me dit que M. Vaillant[8] lui a pris un de ses gardiens pour la place qu’il avait de libre ; son cocher. Il ne peut donc lui recommander le protégé de M. de Gibergues[9], ce qu’il regrette. Que Dédé[10] devait être gentil en prenant son bain. Ton oncle dit que des compresses d’arnica et une bande sont les seules choses à faire pour ce qui est arrivé à Charles[11]. Je suis confuse de ce griffonnage que je n’ai pas le courage de relire et qui cependant en aurait grand besoin.

J’espère que vous avez bien profité du pélican ; décidément, vous avez tous le cœur solide.

C’est une heureuse chance que tu puisses par Mme Vaillant savoir quelque chose sur la personne dont on te parle.

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Notes

  1. Lettre sur papier deuil. La date du lundi 30 août est proposée d'après la lettre du jeudi 2 septembre 1886.
  2. Alphonse Milne-Edwards.
  3. Baroz est le nom d’une famille de guides.
  4. Marthe Pavet de Courteille
  5. Jean Dumas.
  6. Jules Desnoyers.
  7. Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart et sœur de Marie.
  8. Léon Vaillant, époux d'Henriette Jeanne Hovius.
  9. Pierre Martin de Gibergues.
  10. Dédé : probablement Charles de Fréville.
  11. Le petit Charles de Fréville.

Notice bibliographique

D’après l’original.


Pour citer cette page

« Lundi 30 août 1886. Lettre incomplète d’Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Allevard en Isère) à sa nièce Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (en villégiature au bord de la mer ?) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi_30_ao%C3%BBt_1886&oldid=53141 (accédée le 29 mars 2024).

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