Lundi 19 septembre 1859

De Une correspondance familiale


Lettre de Caroline Duméril (épouse de Charles Mertzdorff) et son frère Léon Duméril (Vieux-Thann) à leurs parents Félicité et Louis Daniel Constant (Paris)


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Vieux-Thann, lundi matin 19 sept 59

Nous venons à l'instant de recevoir ta lettre, ma chère maman ainsi que le mot que papa y a joint. Bon-papa[1] qui a quitté le Vieux Thann hier matin aura je l'espère fait bonne route jusqu'à Paris, mais craignant un peu pour lui le froid, aussi Charles[2] lui a-t-il donné la grande couverture de voyage qui te sera utile pour ton arrivée ici. Il vous aura donné en arrivant de bien plus longs détails (malgré son laconisme) que je ne pourrai le faire par écrit.

Notre voyage en Suisse[3] a parfaitement réussi, il me faut dire que nous avons bien profité de notre temps, c'est Charles qui fit notre itinéraire, et nous l'avions avec Georges[4] comme interprète allemand ce qui n'est pas à dédaigner dans cette partie de la Suisse. Caroline a donné vendredi un grand dîner qui lui a valu les compliments de tout le monde et qui l'a placée dans un bon rang parmi les femmes de ménage alsaciennes. L'on trouvait à ce dîner Mme Mertzdorff la mère'[5]', M. et Mme Zaepffel[6], M. et Mme Heuchel avec Georges[7] et Mme Mertzdorff[8] de St-Amarin avec sa fille. Bon-papa aura pu vous faire l'éloge de M. Mertzdorff dont on connaissait le charme et dont on avait pas fait grand cas du moins encore < > il[9] va à Trouville < > il ne fera pas par le temps froid que nous avons, il ne manquera pas je crois de dire à mon oncle[10] toute la science que Charles a montrée dans sa conversation et dont bon-papa ne se doutait pas comme il me l'a dit plusieurs fois en particulier.

Adieu, mes chers parents, l'heure me presse horriblement. Caroline veut encore écrire une ligne et j'ai les doigts si froids qu'ils ne marchent pas

Votre tout dévoué fils

Léon D.

Mille pardons mes chers parents de mon long silence mais qui n'est vraiment pas volontaire car vous comprenez que je suis bien occupée ayant à demeure ces dames Mertzdorff et chaque jour toute la famille à dîner ou à souper ; puis Mme Cornelli me quitte aujourd'hui et au milieu de tout ce mouvement il y a toujours Mimi[11] qui m'occupe. J'espérais te voir demain ou après-demain ma chère maman mais je suis déçue. Il va sonner midi et je ne suis pas habillée pour dîner chez < > Adieu donc, mille tendres souvenirs de vos enfants.

C M

Mes langes de molleton ne me suffisent pas pour la petite < > <modèle en calicot>


Notes

  1. André Marie Constant Duméril, grand-père de Léon et de Caroline.
  2. Charles Mertzdorff, mari de Caroline.
  3. Voir le récit de ce voyage en Suisse.
  4. Georges Léon Heuchel, âgé de 19 ans, comme Léon.
  5. Marie Anne Heuchel, veuve de Pierre Mertzdorff.
  6. Edgar Zaepffel et son épouse Emilie Mertzdorff.
  7. Georges Heuchel et son épouse Elisabeth Schirmer, avec leur fils Léon Georges.
  8. Caroline Gasser, épouse de Frédéric Mertzdorff et sa fille Elisabeth, qui séjournent à Saint-Amarin.
  9. André Marie Constant Duméril.
  10. Auguste Duméril.
  11. La petite Marie Mertzdorff, âgée de cinq mois.

Notice bibliographique

D’après l’original.

Pour citer cette page

« Lundi 19 septembre 1859. Lettre de Caroline Duméril (épouse de Charles Mertzdorff) et son frère Léon Duméril (Vieux-Thann) à leurs parents Félicité et Louis Daniel Constant (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi_19_septembre_1859&oldid=51606 (accédée le 14 novembre 2024).

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