Lundi 11 avril 1910

De Une correspondance familiale



Lettre (incomplète) d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Brunehautpré), à son fils Louis Froissart (Douai)


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Brunehautpré, 11 Avril

Pour le coup, mon cher enfant, on peut te faire des compliments, et de vrais ! Voilà un examen qui mérite de chaudes félicitations et qui donne bien bon espoir pour ceux de l’avenir. C’est si bon de pouvoir faire des compliments !

J’écris à M. Caron pour lui demander une leçon le Jeudi puisque M. le Supérieur[1] approuve l’idée, mais il n’est pas dit qu’il ait encore une heure libre. Tu verras si, avec tes bottines très souples tu peux faire sans inconvénient la promenade du Dimanche.

Avant de te conter la journée d’hier qui a été très bonne et très remplie il faut que je t’apprenne un malheur qui nous fait à tous une bien vive émotion : le petit-fils de Pauline[2], Auguste a été renversé cette nuit à [Lespinoy] par l’auto de M. Morel[3], il était ivre, paraît-il, et s à bicyclette, sans [lanterne] et s’est jeté dans la machine. La lanterne l’a attrapé à la tempe et le choc a été si rude que le malheureux garçon a été projeté à côté du chauffeur. Il n’est pas mort sur le coup et on l’a transporté dans une maison voisine où ses pauvres parents[4] qu’on est allé chercher au milieu de la nuit le virent agoniser depuis ce matin ! c’est affreux. Je viens de rencontrer à Campagne ces pauvres gens qui venaient prendre leurs affaires pour la nuit, ils m’ont beaucoup demandé d’y aller et j’y pars en auto sans savoir si je le trouverai vivant. Sœur Bl. s’est tout de suite offerte à y aller passer la nuit et quand tu auras lu l’article vraiment méchant qui a paru hier contre nous et nos sœurs et que je tâcherai de t’envoyer[5], tu verras si le dévouement si spontané de la bonne sœur arrive à propos pour remplacer auprès d’Auguste l’infirmière de Morel[6]. On peut dire, je crois, que c’est arrangé par la Providence.

Pauline qui est assez souffrante depuis trois jours ne sait encore rien et je ne pense pas le lui dire avant demain matin pour lui laisser passer encore une nuit tranquille.

Pour en revenir à la journée d’hier, je te dirai que les 2 conférences de Berck Ville et Plage faites[7]

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Notes

  1. Alphonse Varrasse dirige le collège Saint-Jean de Douai.
  2. Pauline Levecque, veuve de Philibert Vasse, et grand-mère d’Auguste Vasse.
  3. Le docteur Victor Morel.
  4. Aristide Benoît Philibert Vasse et son épouse à Adèle Sagette.
  5. Voir le billet « Campagne électorale – 1910 » sur le carnet Publier une correspondance (https://puc.hypotheses.org/6593).
  6. Hypothèse : l’infirmière Palmyre Grevet.
  7. Conférences dans le cadre de la campagne pour les élections législatives.

Notice bibliographique

D’après l’original.


Pour citer cette page

« Lundi 11 avril 1910. Lettre (incomplète) d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Brunehautpré), à son fils Louis Froissart (Douai) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi_11_avril_1910&oldid=56288 (accédée le 3 décembre 2024).

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