Jeudi 28 octobre 1875
Lettre de Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Morschwiller) à Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris)
Morschwiller 28 8bre 1875
Ma bien chère Aglaé,
J’ai reçu hier soir une lettre de mon neveu Paul[1] que je vais te copier, tu verras combien le portrait de Mlle M.[2] lui a plu puisque de suite il s’est décidé à faire une démarche qui lui aurait répugné en tout autre temps, celle d’écrire à une personne avec laquelle on est en froid, malgré cela, il vient d’être nommé Juge à Perpignan, et d’après la conversation de Mme A.[3] il considère que ce grand éloignement de Paris est une cause de non réussite pour une idée qui souriait beaucoup tant à lui qu’à son bon père[4], mais cependant mon mari[5] et moi trouvons que ceci ne peut être un obstacle à une conclusion favorable, du moment où on peut espérer qu’avec le temps que dans un temps pas trop éloigné on arrivera à se rapprocher de la famille, veuille, chère Aglaé, nous donner ton avis qui est pour nous une si douce et si bonne chose.
Voilà enfin que nous possédons nos chers frère et sœur[6], tu comprends quel est notre contentement. Nous avons déjà bien parlé de toi, de nos chères petites[7], c’est un sujet vers lequel nous aimons tant à revenir. Ma sœur a laissé tout son monde[8] en bonne santé, quant à elle, elle se sent fatiguée et on voit qu’elle a besoin de se reposer. Mon frère va parfaitement et a pu faire de longues promenades avec une grande facilité.
Adieu ma bien chère Aglaé, je t’embrasse de tout cœur ainsi que nos chéries. Ma sœur te dit les choses les plus affectueuses et t’embrasse bien. Tout le monde se réunit pour te faire mille amitiés ainsi qu’à M. Alphonse[9]. Aujourd’hui nous aurons le plaisir d’avoir à dîner notre cher Charles[10].
Félicité Duméril
Copie de la lettre de mon neveu Paul.
« Ma chère tante,
Hier dès que j’ai reçu votre affectueuse lettre, j’ai écrit à un de nos parents qui est fort en position de me servir afin d’obtenir, s’il était possible ma nomination dans le Nord. Je n’avais jamais voulu recourir à son influence même pour me rapprocher de mon Père, mais votre lettre m’y a décidé, malheureusement je l’aurai fait sans doute en pure perte, car j’apprends à l’instant que je suis nommé juge à Perpignan. Comme j’ai fait connaître il y a quelque temps aux chefs de la Cour que j’accepterais ce poste avec satisfaction, je ne peux pas le refuser maintenant, et d’autre part, il me paraît bien difficile sinon impossible de solliciter tout de suite un changement de résidence. Je crois donc que je ne dois plus songer à cette idée de mariage qui vous plaisait et qui me souriait aussi, j’y renonce à regret, mais je conserverai du moins un souvenir reconnaissant de la vive tendresse avec laquelle vous me l’avez proposée et de l’intérêt qu’à bien voulu me témoigner en cette occasion Madame Milne-Edwards[11], à qui je vous prie de vouloir bien exprimer mes sentiments de gratitude lorsque vous écrirez. »
Je te prie ma bonne Aglaé de me renvoyer la première lettre de mon neveu Paul afin que je puisse la remettre à mon frère.
Notes
- ↑ Paul Duméril.
- ↑ Mathilde Arnould (d’après la lettre du 12 janvier 1876).
- ↑ Paule Baltard, épouse de Edmond Arnould
- ↑ Charles Auguste Duméril.
- ↑ Louis Daniel Constant Duméril.
- ↑ Charles Auguste Duméril et Eugénie Duméril, veuve d’Auguste Duméril.
- ↑ Marie et Emilie Mertzdorff.
- ↑ La famille d’Adèle Duméril et son époux Félix Soleil.
- ↑ Alphonse Milne-Edwards, époux d’Aglaé.
- ↑ Charles Mertzdorff.
- ↑ Aglaé Desnoyers épouse d’Alphonse Milne-Edwards.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Jeudi 28 octobre 1875. Lettre de Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Morschwiller) à Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Jeudi_28_octobre_1875&oldid=40042 (accédée le 15 novembre 2024).
D'autres formats de citation sont disponibles sur la page page dédiée.