Jeudi 25 septembre 1890

De Une correspondance familiale



Lettre de Félicité Duméril, veuve de Louis Daniel Constant Duméril (Brunehautpré) à sa petite-fille Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Vieux-Thann)


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Brunehautpré 25 7bre 1890.[1]

Que tu es bonne ma chère petite Marie, non, il est impossible de l’être plus que toi, comment parce que tu as omis de parler de moi dans ta lettre à Émilie[2], tu me fais de tendres excuses, mais ma chère enfant tu ne devais pas m’en faire je sais si bien ce que tu es, je connais depuis ta naissance cette sollicitude que tu as dans le cœur pour tes parents, sollicitude qui se manifeste dans les actions et qui n’a pas besoin d’avoir recours aux paroles. Enfin cette bonne lettre que tu m’as écrite, Émilie et moi en avons bien joui. Aujourd’hui elle est allée avec son mari et M. Maurice[3] à Dammartin où quelques chasseurs ont été convoqués par Damas, la journée [ici] [ ] [qu’on irait [ ] dont je me réjouis. Je suis restée à Brunehautpré avec les enfants[4]. Jacques a eu ces jours derniers une petite indisposition qui s’est manifestée par un mal de gorge et de fièvre. Émilie n’était pas inquiète, cependant elle a [appelé] M. Hallette[5] qui nous a tout-à-fait rassurés disant que ce n’était rien, qu’il aurait peut-être pendant quelques jours encore un peu de fièvre, aujourd’hui il va bien, a un appétit dévorant mais son visage a pâli, nous croyons que la croissance n’est pas étrangère à ce qu’il a éprouvé, les deux fillettes vont bien sans cependant que la pauvre petite Madeleine soit débarrassée de la coqueluche, mais les quintes de toux sont bien plus espacées et bien moins fortes. Comment trouves-tu ma chère belle-fille, le pauvre petit André, Hélène et mon cher fils[6] ? que de questions j’aurai à t’adresser lorsque j’aurai le bonheur de te voir ici avec Marcel[7] et les enfants[8]. Je remercie Dieu de voir Émilie comme toi sachant unir le calme à l’activité, elle va bien, cependant je lui trouve le visage pâle et tiré, elle m’assure toujours qu’elle n’éprouve pas de fatigue[9], quant à Madame Froissart[10] elle est toujours la même ayant l’accueil le meilleur et le plus cordial, puis [ayant] sa remarquable activité sur [ ] les choses de la vie. J’ai eu le plaisir de me trouver avec M. le Curé de Campagne et avec sa bonne nièce[11] laquelle a eu la santé bien ébranlée cet hiver : ce sont les maux d’estomac qui l’on fait souffrir beaucoup, elle a le soin de prendre des [ménagements] et je voudrais lui être utile et il m’est venu à la pensée que le [ ] dont fait usage Marthe Dumas[12], recommandé aux personnes atteintes de douleur d’estomac, conviendrait parfaitement à la nièce de M. le Curé. Voudrais-tu donc avoir la bonté d’écrire à Louis[13] et en acheter une certaine provision à l’adresse que je t’envoie et que je tiens de Marthe ; tu me l’apporterais à Brunehautpré et ce serait pour moi une vraie satisfaction de l’offrir à la nièce de M. le Curé. Je te quitte ma [ ] t’embrassant de tout cœur ainsi que ceux qui t'entourent.

Félicité Duméril

Quelles nouvelles as-tu de Mesdames de Fréville[14] et de la Serre[15] ? Je me rappelle à leur bon souvenir. [Est-ce qu’elle vont toutes bien?]

Ne m’oublie pas auprès de Mme Stackler[16] dont le cœur et le dévouement sont à l’unisson des moyens et des capacités.

La pauvre Élise17 a quitté ce monde, ses longues souffrances sont aujourd’hui récompensées.


Notes

  1. Lettre sur papier deuil.
  2. Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (« Damas ») et sœur de Marie.
  3. Maurice Parenty ?
  4. Jacques, Lucie et Madeleine Froissart.
  5. Le docteur Alfred Hallette.
  6. Léon Duméril, père d'André et Hélène Duméril.
  7. Marcel de Fréville.
  8. Jeanne, Robert, Charles et Marie Thérèse de Fréville.
  9. Émilie Mertzdorff-Froissart accouchera de Michel Froissart le 30 janvier 1891.
  10. Aurélie Parenty, veuve de Joseph Damas Froissart.
  11. Fortuné Deléval, curé de Campagne et sa nièce Euphrosine Deléval (52 ans).
  12. Marthe Pavet de Courteille, épouse de Jean Dumas.
  13. Louis, employé chez les de Fréville ?
  14. Sophie Villermé, veuve d'Ernest de Fréville et belle-mère de Marie.
  15. Louise de Fréville, épouse de Roger Charles Maurice Barbier de la Serre et belle-sœur de Marie.
  16. Marie Stéphanie Hertzog, veuve de Xavier Stackler.

Notice bibliographique

D’après l’original.


Pour citer cette page

« Jeudi 25 septembre 1890. Lettre de Félicité Duméril, veuve de Louis Daniel Constant Duméril (Brunehautpré) à sa petite-fille Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Jeudi_25_septembre_1890&oldid=53787 (accédée le 15 octobre 2024).

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