Jeudi 21 mai 1874
Lettre de Marie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)
Mon cher petit Papa,
mille fois merci pour ta bonne lettre qui nous apprend que c’est Dimanche que nous aurons le bonheur de te posséder ainsi que bonne-maman[1]. Plus que deux jours et demi aussi je pense que c’est la dernière fois que je t’écris.
Ce matin nous avons eu le catéchisme et mon coquin de Friquet[2] a encore eu le cachet d’or ; de sorte qu’elle a le prix aussi bien que Jeanne Brongniart qui est un peu désolée à l’idée qu’Emilie va la dépasser mais elle le dit très gentiment.
C’est aujourd’hui en quinze le grand jour de la première communion, Emilie est bien contente. Ce bon petit chat elle est si gentille et travaille si bien !
Hier nous avons été au mariage de Lucy Arnould. Elle était ravissante. Ses deux petits frères Louis et Edmond ont tenu à servir la messe et s’en sont fort bien acquittés mais ils m’ont plusieurs fois donné le fou rire. Paule et Mathilde[3] étaient bien émues. Du reste le tout s’est fait on ne peut plus simplement. M. Biver[4] a l’air très [bon] mais est assez laid. Son frère[5] a 20 ans de plus que lui de sorte que Lucy a des neveux et nièces à peu près de son âge.
En sortant nous avons été nous promener dans le Luxembourg avec Henriette Baudrillart pendant que tante[6] faisait des masses de courses aussi maintenant elle est un peu fatiguée. Puis à 9 h tantine est venue nous prendre pour aller chez Mme Fröhlich[7]. Nous l’avons vue ainsi que ses filles[8], elle est souffrante depuis 6 semaines d’une synovie cependant maintenant elle va mieux et venait pour la 1ère fois de se promener un peu.
Nous sommes revenues ensuite pour le dîner de famille car nous avions Mme Brouardel[9].
Je ne sais si nous allons avoir des amies. Paulette[10] ne savait encore si elle pourrait venir et nous a dit de ne plus l’attendre à partir de 3 h moins ¼.
Les cousines anglaises[11] vont mieux mais ne Amélie ne se lève pas encore.
M. Trézel[12] va mieux aussi et se lève un quart d’heure.
Il fait très beau et très chaud je crois que l’été arrive définitivement et je n’en suis pas fâchée car je déteste la pluie.
Je te remercie bien mon cher papa d’avoir fait nos petites commissions.
Mes amies arrivent je t’embrasse bien bien fort en attendant que je ne sois plus obligée de te transmettre mes baisers par ce vilain papier.
M Nous sommes en train de travailler tante me demande ma lettre je t’embrasse bien bien fort.
ta fille qui t’aime beaucoup
Marie
Notes
- ↑ Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril.
- ↑ Emilie Mertzdorff, sœur de Marie.
- ↑ Paule et Mathilde Arnould, sœurs de Lucy.
- ↑ Le marié, Alfred Biver.
- ↑ Hector Antonin François Mathias Biver.
- ↑ Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards.
- ↑ Eléonore Vasseur, veuve d’André Fröhlich.
- ↑ Adèle et Marie Fröhlich.
- ↑ Probablement Élisabeth Coudray, veuve de Pierre Brouardel.
- ↑ Probablement Paule Arnould.
- ↑ Amélie Masterson et sa sœur, cousines anglaises.
- ↑ Antoine Camille Trézel.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Jeudi 21 mai 1874. Lettre de Marie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Jeudi_21_mai_1874&oldid=42463 (accédée le 21 novembre 2024).
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