Vendredi 5 juin 1874

De Une correspondance familiale

Lettre de Paule Arnould (Sceaux) à son amie Marie Mertzdorff (Paris), avec un mot de sa mère

original de la lettre 1874-06-05 pages 1-4 (avec ajouts ultérieurs).jpg original de la lettre 1874-06-05 pages 2-3 (avec ajouts ultérieurs).jpg


Sceaux 5-6-1874

Ma bien chère Marie,

J’ai le cœur si rempli de toutes sortes de choses pour Emilie[1] et pour toi que je ne savais à laquelle de vous deux je les dirais. J’aurais bien vivement allée désiré vous embrasser mais cela n’a pas été possible… Ce n’est que Mardi que n’ai appris la maladie de ta chère sœur et il me semble que je peux un peu juger du chagrin que vous avez dû éprouver par celui que j’ai eu à cette triste nouvelle pour toi ma chère Marie tu avais dû tant te réjouir <   > communion et puis être séparée d’elle lorsque tu aurais tant voulu la consoler probablement. Vois-tu tout ce que j’ai senti depuis ce jour-là je ne puis te le dire.

Veux-tu dire à ta bonne Tante[2], tout le plaisir que m’a causé sa lettre, doublement bien accueillie puisque c’était pour me donner de meilleures nouvelles. J’espère bien que cette chère petite amie va encore mieux et qu’elle <soit> bien vite rétablie pour elle et pour toi, afin que vous puissiez vous revoir. Je suis bien contente qu’elle soit aussi courageuse, certainement le bon Dieu lui tiendra compte du sacrifice qu’elle a dû faire et certainement ces jours-ci qui ont dû lui être si pénibles seront une grande préparation à sa première communion[3]. J’espère recevoir bientôt de ses nouvelles, Mère[4] m’en apportera peut-être demain et je désire apprendre bientôt aussi la date que vous aurez fixée pour sa première communion.

La journée d’hier vous a probablement été très pénible, j’ai beaucoup pensé et prié pour vous, je continue à le faire et je désire mes bonnes Amies, vous embrasser bientôt ; en attendant je le fais ici, sur ce froid papier que je charge pour ta Tante, pour Emilie et pour toi de bien des tendresses.

Ta petite amie

Paule

J’embrasse et j’aime de toutes les forces de mon cœur mes bien chères Marie et Emilie et leur bien-aimée Tante

P. A


Notes

  1. Emilie Mertzdorff, sœur de Marie.
  2. Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards.
  3. Emilie Mertzdorff devait faire sa première communion le 4 juin.
  4. Paule Baltard, épouse d’Edmond Arnould.

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Vendredi 5 juin 1874. Lettre de Paule Arnould (Sceaux) à son amie Marie Mertzdorff (Paris), avec un mot de sa mère », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Vendredi_5_juin_1874&oldid=36057 (accédée le 21 novembre 2024).

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