Fin de l’été 1852

De Une correspondance familiale


Lettre de Caroline Duméril (Paris) à sa cousine Adèle Duméril (Trouville)


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52.[1]

Ma chère petite Adèle,

J’espère que tu ne m’en voudras pas de ne point t’avoir écrit plus tôt, mais tu sais bien que si je ne cause pas avec toi tu n’en es pas moins présente bien souvent à mon esprit, et je pense, avec joie, au plaisir que tu vas avoir avec ton père[2] pendant cette dernière quinzaine. Hier j’ai reçu une gentille lettre de Paul. Clotilde[3] a également écrit à Léon[4], ces pauvres enfants sont bien ennuyés par la pluie presque continuelle qui les empêche de jouir de leur séjour à la campagne. Aujourd’hui c’est la distribution des prix pour Marie Stokes, elle espère être couronnée au moins deux ou trois fois ; aussitôt après la distribution, Mademoiselle Lemercier partira avec Marie pour Versailles où elle compte passer huit jours. Quel mauvais temps il fait, ma pauvre Adèle, ici, la pluie tombe presque sans interruption ; s’il en est de même à Trouville vous pouvez dire adieu aux promenades. Jeudi, nous avons été à l’Institut (demande à ton père ce que c’est que l’Institut) et nous y avons entendu des discours forts intéressants. Mercredi, ta petite cousine Lucie Cordier[5] est venue ici avec ses parents et sa tante, cette petite fille est vraiment bien gentille et je m’amuse beaucoup à la tenir et à la promener dans mes bras. Je suis sûre que tu mettras beaucoup d’intérêt à regarder cette petite, et lorsqu’elle te sourira tu seras bien contente. Je suis encore occupée dans ce moment à faire des rangements de lettres, je les mets toutes dans des chemises par ordre de dates (je brûle cependant celles qui sont tout à fait inutiles), puis, je les place dans les tiroirs du petit secrétaire de ma tante Castanet[6]. J’ai fait aussi un paquet de lettres d’enfants, et ton père m’en a donné hier une de toi que j’ai mise à côté des nôtres.

Adieu, ma chère et bonne petite Adèle, je t’embrasse sur tes deux bonnes joues, et te prie de donner deux baisers de ma part à ta maman[7].

Adieu, encore une fois, je cesse de t’écrire mais non pas de t’aimer.

Ta cousine

C. Duméril


Notes

  1. Le contexte situe cette lettre à la fin du séjour à Trouville, et possiblement après les discours du 19 août à l'Institut.
  2. Auguste Duméril rejoint sa famille qui passe deux mois d’été à Trouville (retour pour tous à Paris le 6 septembre).
  3. Clotilde et Paul Duméril sont les aînés de Charles Auguste et Alexandrine Brémontier, dite Adine. Ils habitent à Arras et passent leurs vacances à la campagne (voir lettre du 11 juillet 1852).
  4. Léon Duméril, frère de Caroline.
  5. Lucie Cordier, née en 1852 est la fille aînée de Félicie Berchère (petite-fille de Florimond Duméril l’aîné) et de Charles Cordier. Sa tante est Maria Berchère, sœur de Félicie.
  6. Elisabeth Castanet (1752-1835), arrière grand-tante de Caroline.
  7. Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril.

Notice bibliographique

D’après l’original

Annexe

 Mademoiselle Adèle Duméril
Chez Monsieur Louvet
Rue de la Cavée
Trouville-sur-mer Calvados

Pour citer cette page

« Fin de l’été 1852. Lettre de Caroline Duméril (Paris) à sa cousine Adèle Duméril (Trouville) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Fin_de_l%E2%80%99%C3%A9t%C3%A9_1852&oldid=60231 (accédée le 15 novembre 2024).

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