Fin août ou début septembre 1844

De Une correspondance familiale


Lettre de Georges Louis Duvernoy (Hérimoncourt, département du Doubs) à André Marie Constant Duméril (Paris)


original de la lettre 1844-08-pages2-3 (Bibliothèque centrale du MNHN, Paris 2010).jpg


M. Duméril (Constant)

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Mon cher et respectable ami,

J’ai lu, dans le journal le Siècle, parvenu hier à Hérimoncourt, la bonne nouvelle de la nomination de M. votre fils[1]. L’extrême satisfaction que vous devez tous en éprouver, l’estime et l’amitié que ce brave jeune homme m’a inspirées, dès le moment où j’ai été à même de l’apprécier, me font prendre une part bien vive à votre joie commune et à la sienne. Veuillez en recevoir le sentiment sincère. Quoique sur le point de quitter ma douce et tranquille retraite, pour rentrer à mon poste[2], je n’ai pas voulu laisser passer un courrier sans vous exprimer ce sentiment. J’avais aussi à vous annoncer une bonne nouvelle de la part de mes enfants. Louise[3] nous a fait cadeau d’un fort et beau garçon qu’elle nourrit aussi, comme Mme Duméril[4] et dont j’observe et j’épie, avec bonheur, le développement journalier.

Lorsque la plume me tombe des mains, à force d’écrire, je vais me délasser au berceau de mon petit-fils, impatient d’observer son premier sourire.

Ma fille et mon gendre m’ont particulièrement chargé de faire part à votre famille de leur bonheur. Nous y avons reçu assez de témoignages d’intérêt et d’amitié pour être persuadés qu’ils en recevront la nouvelle avec plaisir.

J’ai beaucoup travaillé depuis mes trente jours d’absence, en partie pour l’Académie, en partie pour mon dernier volume. Dieu veuille que mes titres soient appréciés, indépendamment de toute considération qui leur serait étrangère ! C’est ce que j’ai tout lieu d’espérer de la haute position de la position indépendante de mes premiers juges[5].

J’ai confiance dans votre loyauté, dans votre justice et dans notre le souvenir de notre vieille amitié. Vous ne pouvez manquer de me tendre la main, pour me sauver d’un naufrage, qui me repousserait pour jamais du port.


Notes

  1. Auguste Duméril a été nommé professeur agrégé à la Faculté de Médecine (Anatomie et Physiologie) le 29 août 1844. C’est cette mention permet de dater approximativement la lettre.
  2. Duvernoy occupe alors la chaire d’histoire naturelle à la faculté des sciences de Strasbourg.
  3. Louise Duvernoy a épousé Jules Lucien Peugeot, industriel natif d’Hérimoncourt. Jules Eugène Gaston, né le 1er août 1844 est leur premier enfant.
  4. Eugénie Duméril, épouse d’Auguste, a accouché le 13 mai 1844 de la petite Adèle.
  5. Duvernoy a échoué à plusieurs reprises pour l’obtention d’un poste au Muséum national d'histoire naturelle.

Notice bibliographique

D’après l’original au Muséum national d’histoire naturelle (Ms 2745, n°591)

Pour citer cette page

« Fin août ou début septembre 1844. Lettre de Georges Louis Duvernoy (Hérimoncourt, département du Doubs) à André Marie Constant Duméril (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Fin_ao%C3%BBt_ou_d%C3%A9but_septembre_1844&oldid=42639 (accédée le 3 octobre 2024).

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