Dimanche et lundi, été 1869
Lettre d’Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa sœur Aglaé Desnoyers (épouse Milne-Edwards) (Paris)
Dimanche soir[1]
Ma chère petite Gla,
Je voudrais bien savoir où en est ta gorge ? Si tu souffres moins, car par cette grande chaleur, il ne faut pas croire qu'on ne s'enrhume pas. Enfin j'aime à penser que ça va mieux et que ce te sera un prétexte pour te reposer, car tu en fais plus que tout le monde, quelle vie active tu mènes. Je comprends que tu aies été contente de revoir Hortense[2] et que tu sois allée déjeuner à Louveciennes. Pauvre Bathilde[3] comme c'est triste d'être malade quand on a des enfants qui auraient besoin de vous, elle est bien heureuse que sa mère[4] et Constance[5] soignent pour tout. Comment va Louise Pavet[6] ? et les petits enfants fais-lui bien mes amitiés en attendant que je lui écrive.
La jeune Mme Georges[7] va bien à ce qu'on dit (mais la voix rauque) elle va partir avec son mari pour le fond de la Suisse pour faire une cure de petit-lait, tous les médecins la lui conseillent, c'est une station sur une montagne ; la petite fille vient avec la bonne chez sa grand'mère Heuchel[8], au Vieux-Thann.
Demain nous avons le projet d'aller souper à Wattwiller pour commencer la saison de bains en attendant que l'on puisse apporter de l'eau à la maison, car je me trouve si bien chez nous que je préfère bien ne pas en sortir.
Ne vous imaginez pas que nous soyons les uns ou les autres gravement malades, mais tout le monde nous fait de si grands compliments à Charles[9] et à moi sur notre bonne mine et comme Charles répond toujours que l'eau de jouvence c'est Wattwiller ! Il faut bien être fidèle.
Charles prétend que c'est très bon pour ma gorge ; si ça me guérit, il faudra que tu y passes aussi.
Emilie[10] a encore de ses petites coliques, ma grosse Mie[11] ne rêve que bain froid et je ne lui ai encore offert que des douches !
Les Duméril[12] sont venus passer la journée avec nous, après leur départ j'ai fait faire un tour en voiture à ma belle-sœur[13] dans la vallée, c'est toujours bien beau. Vous devez, comme nous avoir une grande chaleur ; Et le soleil qu'en disiez-vous la semaine dernière ?
Je t'écris au son de la musique et des chants de gaieté, c'est la fête au village. M. le maire[14] vient de faire son tour ; je vais aller voir si les portes sont fermées, tout mon monde est allé faire un tour y compris Cécile[15], ce qui me fait plaisir. Pour Victoire[16] je cherche toujours à la remplacer, mais je n'ai rien encore. 2 sur lesquelles je prends des renseignements, l'une sortait le soir, et l'autre vient d'avoir un enfant ! ah Que c'est difficile !
Que je te remercie pour ta bonne lettre longue et remplie de détails. Eh bien Marie Buffet[17], en voilà de la prospérité, c'est pour les autres.
J'ai là la mousseline pour la robe d'Estelle[18], Cécile s'en est occupée et désire la lui envoyer pour qu'elle en profite. elle lui fait dire bien des choses.
Bonsoir, ma chère petite Gla, je t'embrasse de tout cœur, il est 11 h et pour se lever à 6 h il est temps d'aller dormir.
Lundi
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Notes
- ↑ Cette lettre non datée est à situer avant le décès de Georges Léon Heuchel (janvier 1870).
- ↑ Hortense Duval.
- ↑ Bathilde Prévost, épouse d’Alphonse Duval, mère d’Hortense.
- ↑ Amable Target, veuve de Constant Prévost.
- ↑ Constance Prévost épouse de Claude Louis Lafisse, sœur de Bathilde.
- ↑ Louise Milne-Edwards, épouse de Daniel Pavet de Courteille.
- ↑ Elisa Madelaine Stoecklin, épouse de Georges Léon Heuchel, mère de Jeanne Heuchel.
- ↑ Elisabeth Schirmer, épouse de Georges Heuchel.
- ↑ Charles Mertzdorff.
- ↑ Emilie Mertzdorff, fille de Charles.
- ↑ Mie, Marie Mertzdorff, fille de Charles.
- ↑ Félicité Duméril et son époux Louis Daniel Constant Duméril.
- ↑ Emilie Mertzdorff, épouse d’Edgar Zaepffel et sœur de Charles.
- ↑ Charles Mertzdorff.
- ↑ Cécile, bonne des petites Mertzdorff.
- ↑ Victoire, domestique chez les Mertzdorff.
- ↑ Marie Pauline Louise Target, épouse de Louis Joseph Buffet, mère de 5 enfants et de nouveau enceinte.
- ↑ Estelle, domestique chez les Milne-Edwards.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Dimanche et lundi, été 1869. Lettre d’Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa sœur Aglaé Desnoyers (épouse Milne-Edwards) (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Dimanche_et_lundi,_%C3%A9t%C3%A9_1869&oldid=51647 (accédée le 15 novembre 2024).
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