Dimanche 2 août 1868

De Une correspondance familiale

Lettre de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à son épouse Eugénie Desnoyers (Villers-sur-mer)

original de la lettre 1868-08-02 page1.jpg original de la lettre 1868-08-02 page2.jpg


CHARLES MERTZDORFF

AU VIEUX THANN

Haut-Rhin[1]

Dimanche[2] soir déjà 10 h & je commence seulement à t’écrire, ma chère petite Nie ; mais hier il m’a été impossible de le faire, ma soirée était prise à la mairie. Ce soir j’ai marié M. Loeffel à 8 h & suis resté sur place à mettre en ordre les écritures commencées.

Je ne sais si je t’ai dit que Vendredi j’étais à l’Ochsenfeld que j’ai trouvé superbe en constructions & rangements. La récolte ne vaut pas celle de l’année passée ; mais le propriétaire[3] paraît toujours content.

Samedi l’après midi depuis 4 h au soir j’ai passé chez Kestner pour l’orphelinat débattre les plans & aussi à demander à Kestner qu’il étudie un mode pour nous donner plus & meilleure Eau & prendre ses dispositions pour conduire ses Eaux sous la rivière dans son pré. L’Eau est si petite, nous en avons si peu, que la moindre parcelle nous cause de graves dommages, c’est ce qui nous est arrivé ces jours derniers.

Aujourd’hui j’hésitais & comprenais très bien que je devais aller à Morschwiller. Mais n’en ai pas eu le courage & me réjouissais de passer mon Dimanche tout seul – libre – Mais non toute la matinée j’ai eu l’adjoint[4] & autre monde, puis me sont arrivés M. & Mme Paul. J’avoue que j’étais attrapé & peut-être encore plus Thérèse[5], qui pouvait espérer ne pas avoir de dîner à faire, car j’avais accepté chez Georges[6] qui recevait ses enfants. Jeune Georges & sa femme[7] & amie & la <Carmélite> sont venus nous trouver après leur dîner, j’ai trouvé bien bonne mine à Elisa qui viendra avec son enfant passer 15 jours au Vieux-Thann dans 8 à 10 jours. Elle se trouve très bien de ses bains d’Eau froide.

Je crains bien ne pas avoir été tout à fait aimable avec les Paul, j’étais vraiment contrarié & si j’avais pu le prévenir je serais allé à Morschwiller... ce serait une affaire faite tandis qu’elle reste à faire pour Mardi.

Ils m’ont quitté à 4 ½ h & je me suis dépêché de prendre un peu l’air à la Montagne où je suis resté jusqu’à 7 h. Il a fait un temps délicieux & j’avoue que malgré la Suisse, Launay & la Mer, c’est toujours beau. Depuis bien longtemps je n’avais revu ce petit coin. Hier il y a eu encore une grande Manufacture qui a brûlé à Mulhouse. Il y a eu cette semaine 4 Incendies à Mulhouse, c’est réellement trop & l’on se demande pourquoi.

C’est une impression sur étoffe considérable de Thierry Mieg tout près des Paul. Aussi Madame avait-elle encore la figure décomposée. Paul reprend & a bonne mine. Il est tout feu, pour pouvoir rendre quelques services dans sa nouvelle position & en est un peu inquiet. forcés de quitter ils vont aller chez leur cousin à Ribeauvillé jusqu’au 15 après ils viendront chez leurs amis Laurent en attendant leur logement terminé. C’est une petite charge de plus. Cette année notre inventaire est facile à faire tous nos magasins de <Drogue> sont vides. Georges est venu au Bureau ce matin dès 4 h. & M. Jeaglé y a passé sa matinée. Vers le 15 ou 20 nous saurons le résultat, qui du reste m’est à peu près déjà connu. Malgré les réductions possibles & mais non exagérées, il nous restera ici 150 000 F je pense & environ 40 à Morschwiller. Cela bien entendu entre nous. En attendant je n’ai pas de quoi payer quantité de notes que j’ai trouvées, pour cela j’attendrai mon caissier général qui me reviendra de la Mer avec sa grosse caisse ? vide ? N’attends pas au dernier moment si tu as besoin. Mais il est bientôt 10 ½ bonsoir vous êtes tant de monde que vous ne devez pas encore être couchés.

< > mais voila Ruot[8] qui < > avec moi. Adieu ma petite distraction. Embrasse bien les Enfants[9]. je leurs écrirai ce soir.

< > d’aller passer 2 jours avec vous à la Mer. Vous ne savez pas encore quel jour vous quittez ? je t’embrasse

Charles Mertzdorff


Notes

  1. En-tête imprimé.
  2. Cette lettre écrite un dimanche est datable du 2 août (mariage annoncé le 29 juillet de Joseph Loeffel avec Pauline Zwingelstein).
  3. Alphonse Zurcher.
  4. Joseph Nagelin.
  5. Thérèse Gross, cuisinière chez les Mertzdorff.
  6. Georges Heuchel.
  7. . Georges Léon Heuchel, fils de Georges, et son épouse Elisa Madelaine Stoecklin, parents de Jeanne Heuchel.
  8. Henri Ruot.
  9. Marie et Émilie Mertzdorff.

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Dimanche 2 août 1868. Lettre de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à son épouse Eugénie Desnoyers (Villers-sur-mer) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Dimanche_2_ao%C3%BBt_1868&oldid=61866 (accédée le 21 novembre 2024).

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