Dimanche 29 novembre 1874
Lettre de Marie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)
Paris le 29 9bre 1874.
Mon Père chéri,
Merci mille fois pour ta chère lettre qui nous donne de si bons détails et qui surtout nous dit que tu vas bien ce qui est le point principal. Je puis t’en dire autant de nous, car nous nous portons tous à merveille. Bonne-maman Desnoyers[1] aussi va mieux elle se lève une grande partie du jour mais n’a pas encore beaucoup de courage pour travailler.
Hier Samedi, nous avons travaillé à force le matin puis à <11h> j’ai eu Mlle Duponchel[2] ma petite tête avance toujours mais hier Mlle n’a pas voulu m’aider du tout elle m’a laissé faire et < > mon œil pendant bien longtemps enfin j’y suis arrivée ou à peu près. Puis nous nous sommes vite habillées pour partir à notre leçon chez Mme Roger[3]. Cela n’a pas trop mal marché elle a trouvé que nous solfions bien mieux. En sortant nous avons été chez cette bonne Paulette[4].
Elle était bien enrhumée et surtout son pauvre petit frère Marcel[5] qu’elle avait sur ses genoux et qui était tout à fait grippé son père Edmond[6] était aussi là tout <soupirant> de mal de tête depuis quelques jours.
Nous avons passé un bon moment ensemble c’est toujours bien agréable de voir ses amies nous avons causé de toutes espèces de choses et le temps nous a paru bien court.
Nous sommes rentrées bien vite pour terminer nos analyses de catéchisme et la journée était passée < > que nous n’ayons pas fait la moitié de ce que nous nous étions proposé.
Ce matin la messe de 8h à laquelle Jeanne B.[7] à notre grand étonnement n’était pas elle nous a dit que depuis qu’elle s’était couchée fort tard car Mlle avait été au spectacle. En sortant nous sommes passés chez bonne-maman[8] puis chez Mme Pavet[9]. Jeanne[10] va plutôt mieux mais ne se lève pas encore. Après le déjeuner nous avons un peu travaillé puis à 1h nous sommes parties pour le catéchisme où ma chère sœur[11] a reçu le cachet d’or et a fort bien répondu.
Maintenant nous voilà rentrées et je t’écris du cabinet d’oncle[12] où nous sommes tous réunis. Emilie écrit à tante Zaepffel[13] tante[14] copie pour oncle < > à un mémoire ou je ne sais quoi. Tu vois < >. Et toi, mon bon petit Père, où es-tu que fais-tu en ce moment ?
Bon-papa et bonne-maman[15] sont-ils <venus> ou bien es-tu seul dans ton cabinet à faire tes comptes ou à faire des rangements ? Que ce serait bon de t’avoir là auprès de nous ! Mais enfin comme nous avons cette espérance là il faut bien <accepter> les choses maintenant.
Mon petit papa, je t’envoie une lettre arrivée avant avant-hier matin pour toi je ne sais de qui elle est mais ce qui m’intrigue fort c’est qu’elle est de Thann. A en-tête avec les emblèmes d’un comte ou je ne sais quoi de ce genre-là. Serait-ce de M. Henriet de Bergeret[16]. Tu reconnais bien là tes petites curieuses. L’adresse est terriblement mal mise. (<rue Vervier[17]>). Adieu mon bon petit père, je t’embrasse bien tendrement et Emilie se joint à moi pour en faire autant.
Ta fille qui t’aime énormément.
Marie Mertzdorff
Je te fais mille excuses pour cette petite ordure c’est vois-tu quand je suis avec toi je me délasse de mes <devoirs> < > mal ce qui est dans mon instinct.
J’embrasse bien fort bon-papa et bonne-maman sans oublier mon oncle Léon[18], Noël Liremud[19] à la manière de mon cousin de St Omer[20].
Notes
- ↑ Jeanne Target, épouse de Jules Desnoyers.
- ↑ Marie Louise Duponchel, professeur de dessin.
- ↑ Pauline Roger, veuve de Louis Roger.
- ↑ Paulette, Paule Arnould.
- ↑ Marcel Arnould, 2 ans.
- ↑ Edmond Arnould.
- ↑ Jeanne Brongniart.
- ↑ Jeanne Target, épouse de Jules Desnoyers.
- ↑ Louise Milne-Edwards, veuve de Daniel Pavet de Courteille.
- ↑ Jeanne Pavet de Courteille.
- ↑ Emilie Mertzdorff.
- ↑ Alphonse Milne-Edwards.
- ↑ Emilie Mertzdorff, épouse d’Edgar Zaepffel.
- ↑ Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards.
- ↑ Louis Daniel Constant Duméril et son épouse Félicité Duméril.
- ↑ (de) Bergeret est le patronyme de la belle-mère de Louis Alexandre Henriet.
- ↑ Au lieu de rue Cuvier.
- ↑ Léon Duméril.
- ↑ Noël Liremud = Léon Duméril à l’envers.
- ↑ Possiblement Constant Duméril.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Dimanche 29 novembre 1874. Lettre de Marie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Dimanche_29_novembre_1874&oldid=42445 (accédée le 18 décembre 2024).
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