Dimanche 24 juin 1917
Lettre de Guy de Place (mobilisé) à M. Meng (Fellering)
Reçu le 30.6.1917
Répondu le 4 Juillet1917
24 Juin
Mon cher Monsieur Meng
Par suite d’une erreur que je ne m’explique pas, votre lettre du 11 juin ne m’est parvenue qu’aujourd’hui. L’adresse était fort bien mise. J’ai immédiatement expédié à M. Hochstetter les états. M. Hochstetter vous écrit pour vous demander peut-être de faire « valider » par l’autorité judiciaire d’Alsace certaines de nos créances. Il faudrait sans doute à ce sujet le mettre en rapport avec M. [Ardinen] quand vous saurez exactement ce que [dira] le séquestre.
Vous pourrez garder la police d’assurance
[ ] Vuillard. Ce n’est pas à nous de savoir comment Vuillard se débrouillera avec son client. Il a vu la marchandise avant de l’acheter et il l’a achetée telle qu’elle était. Nous n’avons donné aucune garantie, je suppose. Elle a été examinée avant le marché par le représentant de Vuillard, le reste ne nous regarde pas. C’est ce qu’il faudrait leur signifier par lettre recommandée.
Ce pauvre Zwingelstein ne change pas. Heureusement qu’il a bien d’autres qualités.
Le schéma que M. Froissart[1] vous a demandé en octobre 16 est en réalité pour moi, je le lui avais demandé. S’il le réclame encore, vous lui direz que M. ZWingelstein a été pris par les expertises officielles et n’a pu le terminer. D’ailleurs quand il sera prêt, c’est à Moi que vous l’enverrez et je le ferai parvenir Moi-Même. M. Froissart a été assez fatigué et a besoin de se reposer. On peut faire une 2e copie du rapport des experts, mais c’est à moi que vous enverrez les 2 copies. Si M. Froissart en demande une, c’est moi qui la lui ferai parvenir.
Vous pouvez vendre 4 000 F la chaudière à Bouilleurs.
D’accord pour la Machine à métier et la locomobile Lanz[2].
Merci pour les Bons, j’en ai assez pour le moment. Mais ne vous défaites pas des autres.
Pour ce qui regarde les Moteurs il faut faire de l’opposition. Vous prierez au besoin M. Poulet d’intervenir. Zwingelstein pourrait aller le trouver et lui dire que nous voyons que petit à petit on [tente] de nous enlever tous les moyens dont nous aurions besoin non seulement pour Marcher, [mais même] pour reconstruire l’usine. Il lui exposera que dans l’état actuel des choses en 2 à 3 mois nous comptons marcher à faible production, et qu’il nous faudra aussi de la force motrice pour [reconstruire], mais que si on nous enlève les moyens d’avoir de la force, ce n’est pas en 2 mois que les constructeurs livreront des moteurs neufs. Finalement la population ouvrière en souffrira autant que nous et les choses n’en seront pas facilitées par l’administration. Dans ces conditions je ne puis bénévolement continuer à céder notre Matériel et nous ne cèderons qu’à une réquisition. Vous ferez même bien d’aller vous-même voir M. Poulet et [lui demander d’intervenir] qu’on ne continue pas à disperser aux 4 Vents.
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Dimanche 24 juin 1917. Lettre de Guy de Place (mobilisé) à M. Meng (Fellering) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Dimanche_24_juin_1917&oldid=53619 (accédée le 22 décembre 2024).
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