Vendredi 7 mai 1875 (A)

De Une correspondance familiale

Lettre d’Aglaé Desnoyers (épouse d’Alphonse Milne-Edwards) (Paris) à Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)

original de la lettre 1875-05-07A pages 1-4.jpg original de la lettre 1875-05-07A pages 2-3.jpg


Mon cher Charles,

Marie[1] est levée depuis ½ heure et ne paraît pas fatiguée ; elle est bien contente je vous assure. Dans une heure je la ferai se remettre au lit afin de ne pas en faire trop pour le 1er jour et de pouvoir recommencer demain ; elle mange parfaitement, dort toute la nuit et ne tousse plus ; je crois que nous sommes au moment du rétablissement complet. Je ne sais pas encore le jour où elle devra se purger. Il fait beau mais il fait moins chaud que ces jours passés ; il y a eu un peu de pluie cette nuit.

Emilie[2] va parfaitement bien, elle prend en ce moment sa leçon d’allemand[3] et ira à 3h chez Mlle Poggi ; car la fameuse réunion aura lieu Dimanche. Marie n’a vraiment pas mauvaise mine, elle est sur le fauteuil et attend avec impatience son 2e déjeuner qui ne se fera pas désirer longtemps car le voilà ; elle le trouve excellent.

Crabe fait le bonheur d’Emilie et comme elle l’élève très bien son oncle[4] le lui confie volontiers. Aussi ce matin il faut avouer qu’elle a été un peu plus occupée du caniche que de ses leçons ; elle était à sa table, mais le chien mangeait le tapis, puis il mordait Miss[5], puis il voulait sortir &&… la figure d’Emilie était si satisfaite qu’elle en était drôle ; il fait maintenant des merveilles et offre la patte d’un air bien modeste. Il faut avouer que le maître a une grande patience.

Maman[6] ne va pas mal, elle continue à venir chaque jour nous faire de bonnes petites visites ; elle a même dîné avec nous hier. Papa va bien, il a été passer la journée d’hier à Montmorency.

Emilie vous a dit que Mme Charrier[7] était malade, je vais avoir des nouvelles aujourd’hui ; je crains que ce ne soit bien grave à son âge.

Ce serait un bien grand malheur si elle venait à disparaître ; on n’ose pas y penser.

Je crois, mon cher Charles, que je n’ai plus rien à vous dire, Marie termine son repas, elle va venir faire le tour du salon pour voir les arbres et les fleurs puis elle se recouchera. Elle me charge de vous dire qu’elle n’est pas fatiguée et qu’elle vous embrasse bien fort.

Croyez, mon cher Charles, à notre profonde amitié

AM Edwards

Vendredi midi


Notes

  1. Marie Mertzdorff.
  2. Emilie Mertzdorff, sœur de Marie.
  3. Leçon d’allemand probablement avec MmeLima.
  4. Alphonse Milne-Edwards.
  5. Miss, autre chien d’Alphonse Milne-Edwards.
  6. Jeanne Target, épouse de Jules Desnoyers.
  7. Caroline Boblet, veuve d’Edouard Charrier, directrice du cours.

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Vendredi 7 mai 1875 (A). Lettre d’Aglaé Desnoyers (épouse d’Alphonse Milne-Edwards) (Paris) à Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Vendredi_7_mai_1875_(A)&oldid=36093 (accédée le 15 octobre 2024).

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