Vendredi 3 novembre 1882

De Une correspondance familiale

Lettre de Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)


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Mon Père chéri, je n’ai qu’un petit instant devant moi, mais cela me suffira pour venir t’embrasser de tout mon cœur comme je voudrais tant pouvoir le faire demain matin en te souhaitant une bonne fête ; je t’assure que quoique je sois vieille et maman je n’ai pas oublié le 4 Novembre et si je n’ai pas de compliments à te réciter je peux au moins venir comme autrefois te dire que je t’aime beaucoup, beaucoup, plus encore que quand j’étais petite, te dire que je veux te voir bien portant, enfin te répéter sur tous les tons que tu es mon papa chéri. Je charge Émilie[1] de t’embrasser bien fort pour moi, puis moins fort de la part de Jeanne[2] car elle aussi te souhaiterait ta fête si nous étions auprès de toi. Il me semble qu’il y a déjà si longtemps que je t’ai quitté ! oh ! que je me réjouis de te revoir ! tu verras comme ce sera gentil d’être là[3] tous ensemble. Jeanne est encore toute remplie des souvenirs de Vieux-Thann ; ce matin elle tournait dans ma chambre me montrant d’abord ton portrait qu’elle appelait bien « papa » puis elle regardait les 2 paysages c’était « Thann » enfin le petit portrait de ma belle-sœur enfant[4] c’était « Lène » elle ne sortait pas de là. Chaque fois qu’elle prend sa poupée elle appelle Hélène[5].

Je viens d’avoir une bonne petite visite de Paule[6] et si elle peut elle va revenir dans un instant pour m’accompagner au Bon Marché afin que nous nous voyions un peu.

Adieu mon cher cher Papa.

pardon de mon griffonnage mais il fallait que je t’envoie au moins 2 lignes pour ta fête.

J’espère que tu continues à être en bonne voie, je t’embrasse du fond de mon cœur

ta fille

Marie 


Notes

  1. Émilie Mertzdorff, sœur de Marie.
  2. Jeanne de Fréville.
  3. A Paris rue Cassette.
  4. Louise de Fréville, épouse de Roger Charles Maurice Barbier de la Serre.
  5. Hélène Duméril, sa jeune cousine.
  6. Paule Arnould.

Notice bibliographique

D’après l’original.

Pour citer cette page

« Vendredi 3 novembre 1882. Lettre de Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Vendredi_3_novembre_1882&oldid=36009 (accédée le 15 novembre 2024).

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