Vendredi 26 mai 1843
Lettre d’André Marie Constant Duméril (Gand) à sa femme Alphonsine Delaroche (Paris)
264
Gand Vendredi matin 26 mai 1843
Nous sommes ici depuis le 24 au soir, Ma chère amie, nous allons partir dans une heure pour ostende et revenir aujourd’hui-même coucher à Bruges où nous allons passer, car cette ville se trouve sur notre route d’ostende qui ne nous intéresse que parce qu’elle est un port de mer. Nous serons de retour à Lille Samedi soir ou Dimanche, d’où je t’écrirai pour te dire si je partirai le mardi ou le mercredi 31, désirant toujours commencer mon cours le Samedi 5 au jardin. j’espère que Bibron l’aura fait annoncer par des affiches et autant que cela se pourra par différents journaux. fais-lui dire, je te prie, que l’affiche doit être à peu près la même que l’énoncé du programme général de cette année.
Nous faisons un voyage charmant et plein d’instruction et de souvenirs : nous aurions eu bien du plaisir à t’en voir faire partie, mais nous sentons que tu n’en aurais pu supporter les fatigues. hier par exemple : jour de l’Ascension, nous avons tellement parcouru la ville, visité les églises et les monuments que j’ai été à peu près huit heures sur pied. Eugénie[1] est très en train et supporte parfaitement ce voyage. elle monte avec nous dans les clochers et dans les tours et jouit bien de sa position de jeune dame.
Nous aurons beaucoup de choses à te raconter ; car nous avons beaucoup vu en peu de temps. on fait généralement huit lieues à l’heure de sorte qu’on pourrait traverser la Belgique dans son plus grand diamètre en une seule journée, les convois ne faisant qu’une simple station dans les villes parce qu’il n’y a pas de chevaux à faire reposer.
Auguste[2] t’a écrit à Lille, nous ne savons pas si tu as quitté mon frère[3] le samedi 20 ou si tu as pu rester Dimanche. cela aura dépendu des lettres que Constant[4] aura pu recevoir de la raffinerie.
Mon encre est si blanche que je suis en crainte que tu ne puisses me lire voilà pourquoi je t’écris de suite sur le recto. D’ailleurs cette maudite encre ne vaut pas sécher. c’est presque de l’eau pure.
je tâcherai de mettre l’adresse d’une autre teinte. Il est probable que je reconduirai à Paris Félicité et nos petits-enfants[5]. Au reste je t’écrirai plus au long Dimanche j’espère bien trouver une lettre de toi à Lille.
Adieu ma chère amie, je t’embrasse tendrement mes souvenirs d’amitié pour tous et particulièrement pour Constant
Ton ami
C. Duméril
Notes
- ↑ Eugénie Duméril, qui a épousé son cousin Auguste le 15 mai 1843.
- ↑ Auguste Duméril, fils d’André Marie Constant, jeune marié.
- ↑ Auguste Duméril l’aîné, père d’Eugénie.
- ↑ Louis Daniel Constant Duméril, fils d’André Marie Constant.
- ↑ Félicité Duméril, la sœur d’Eugénie, épouse de Louis Daniel Constant, séjourne à Lille avec ses deux enfants, Caroline et Léon.
Notice bibliographique
D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril à sa femme, p. 37-40)
Annexe
Madame
Madame Duméril
7 rue Cuvier
Pour citer cette page
« Vendredi 26 mai 1843. Lettre d’André Marie Constant Duméril (Gand) à sa femme Alphonsine Delaroche (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Vendredi_26_mai_1843&oldid=35967 (accédée le 21 novembre 2024).
D'autres formats de citation sont disponibles sur la page page dédiée.