Vendredi 24 octobre 1817

De Une correspondance familiale

Lettre de Alphonsine Delaroche (Paris) à son mari André Marie Constant Duméril (Laon)

Original de la lettre 1817-10-24-page1.jpg Original de la lettre 1817-10-24-pages2-3.jpg


243 F

1817

24 Octobre

Ma lettre d’hier t’aura un peu chagriné mon bon ami, cependant tu auras vu que déjà le vomitif[1] avait produit un bon effet, cet effet s’est soutenu, et le redoublement qui a eu lieu hier soir a été bien moins fort et l’a beaucoup moins abattu. à la fin de l’accès on lui a administré un lavement, mais il ne l’a pas rendu, il n’a été du ventre que ce matin. La nuit aurait été fort bonne s’il n’avait pas beaucoup plus toussé qu’il n’avait fait jusques à présent ; il éprouve ce matin un peu d’inquiétude sans qu’il y ait de souffrance positive, il n’a pas pris une seule goutte de bouillon ces deux jours, mais ce matin il a pris avec un grand plaisir quelques grains de très bon raisin, et tout à l’heure deux cuillerées à café de looch[2] qu’il a trouvé délicieux, c’est sa propre expression. Voilà plusieurs fois aujourd’hui qu’il cause de toutes sortes de choses avec grand plaisir. Dans ce moment sa Tante[3] le tient un peu sur ses genoux, mais il faudra probablement le recoucher bientôt, car le redoublement paraît commencer. M. Guersant nous donne les soins les plus aimables et les plus affectueux. M.

Toujours il faut que je finisse à la hâte je t’embrasse tendrement.

Je t’écris deux mots à Soissons.


Notes

  1. Médication administrée au jeune Auguste Duméril.
  2. Le looch (qui se prononce loc, ainsi que l’a écrit Alphonsine) est un mot vieilli qui désigne en pharmacie une potion sirupeuse adoucissante et calmante.
  3. Sa grand-tante Elisabeth Castanet.

Notice bibliographique

D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Madame Duméril Delaroche à son mari, p. 9-10)

Annexe

A Monsieur Duméril

Président des Jurys de Médecine

Chez Monsieur lejeune, médecin à Laon

Département de l’Aisne

Pour citer cette page

« Vendredi 24 octobre 1817. Lettre de Alphonsine Delaroche (Paris) à son mari André Marie Constant Duméril (Laon) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Vendredi_24_octobre_1817&oldid=35935 (accédée le 18 décembre 2024).

D'autres formats de citation sont disponibles sur la page page dédiée.