Vendredi 17 juin 1887
Lettre de Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Vieux-Thann) à sa petite-fille Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Launay près de Nogent-le-Rotrou)
Vieux-Thann 17 Juin 1887.
Nous avons été heureux de recevoir la bonne lettre ma chère petite Marie, dans l’éloignement on est disposé à s’inquiéter et en apprenant que Jeanne[1] avait eu un assez fort mal de gorge après celui de la nourrice, nous étions impatients de vous voir changer d’air. Grâce à Dieu vous voilà tous à Launay pouvant respirer le bon air de la campagne, cette pensée nous est douce, nous savons aussi que la chère petite Émilie[2] et son entourage vont parfaitement et qu’il en est de même rue Cuvier chez ta bonne tante[3] dont j’ai reçu hier une bien affectueuse lettre.
Tu as su ce qui a motivé l’installation de ta jeune tante[4] à la Toussaint[5] où les soins sont parfaits ainsi que ceux du médecin attaché à cet établissement. Il était important de ne pas reculer davantage ce voyage que nécessitait sa santé. Le médecin est content et tout nous fait espérer la revoir bientôt, mais ici, elle devra continuer les soins et rester fidèle au traitement indiqué.
Madame Stackler[6] dont si souvent je me suis plu à te parler, entend admirablement tout ce qu’il faut [ ] le rapport de la santé, n’est pas encore tout à fait ce que nous voudrions, aussi faisons-nous bien des vœux pour qu’il[7] consulte à Paris un spécialiste quand il nous ramènera chez nous. Déjà deux fois M. Jaeglé[8] et lui sont allés inutilement à Colmar pour leur procès remis à huitaine, puis M. Jaeglé doit faire cette année une cure pour sa jambe, de sorte que ce ne sera guère qu’à la fin de Juillet que Léon pourra partir avec nous. Combien [ ] tendent aujourd’hui toutes nos pensées.
Je ne t’ai pas encore parlé d’une nouvelle bien triste qui est la mort d’une belle-sœur[9] de notre cousine Fidéline[10], elle était venue tout récemment à Paris avec son mari voulant s’assurer par eux-mêmes de la guérison de notre bonne Fidéline. Quand deux jours après être rentrée à Lille Adèle Vasseur a été prise d’une fluxion de poitrine à laquelle elle a succombé ; tu juges de la douleur de son pauvre mari et de toute sa famille. C’était une femme aimée et appréciée de tous ceux qui la connaissait, des événements de ce genre font bien réfléchir.
Adieu ma bonne petite Marie nous t’embrassons bien fort ainsi que Marcel[11] et tes enfants[12].
Félicité Duméril
Quand tu écriras à Mesdames de Fréville[13] et de la Serre[14] rappelle-nous je te prie à leur bon souvenir.
Ici nos petits-enfants[15] sont bien gentils et nous amusent [beaucoup]. Ils seront heureux de voir revenir leur bonne mère.
Notes
- ↑ Jeanne de Fréville.
- ↑ Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart.
- ↑ Aglaé Desnoyers, épouse d'Alphonse Milne-Edwards. Le ménage habite au Jardin des plantes.
- ↑ Marie Stackler, épouse de Léon Duméril.
- ↑ Clinique de la Toussaint à Strasbourg, fondée par le prêtre Charles Spitz (1808-1880).
- ↑ Marie Stéphanie Hertzog, veuve de Xavier Stackler.
- ↑ Léon Duméril.
- ↑ Frédéric Eugène Jaeglé.
- ↑ Adèle Werquin, épouse de Théophile Léonard Vasseur.
- ↑ Fidéline Vasseur.
- ↑ Marcel de Fréville.
- ↑ Jeanne, Robert, Charles et Marie Thérèse de Fréville.
- ↑ Sophie Villermé, veuve d'Ernest de Fréville.
- ↑ Louise de Fréville, épouse de Roger Charles Maurice Barbier de la Serre.
- ↑ Hélène et André Duméril, enfants de Marie Stackler-Duméril.
Notice bibliographique
D'après l'original (lettre et mentions complémentaires familiales du XXe siècle).
Pour citer cette page
« Vendredi 17 juin 1887. Lettre de Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Vieux-Thann) à sa petite-fille Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Launay près de Nogent-le-Rotrou) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Vendredi_17_juin_1887&oldid=53474 (accédée le 7 décembre 2024).
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