Samedi 28 juillet 1900
Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Campagne-lès-Hesdin ?), à sa sœur Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Château de Livet dans l'Orne)
28 Juillet[1]
Quel beau succès pour Charles[2], ma petite Marie, nous en sommes ravis pour lui qui a tant travaillé et qui mérite si bien d’être récompensé ! Une nomination au Concours général c’est superbe et vous devez être tout heureux de ce succès. Je suis sûre que, aujourd’hui, vos chers garçons[3] sont couronnés maintes fois et chargés de prix. Jacques[4] ne fera pas brillante figure à sa distribution Lundi et est assez fâché que le Père Recteur ait exigé qu’il y vienne. Enfin son commencement de diplôme le consolera de ne s’entendre point nommer.
Il est allé à Bamières aujourd’hui et il est convenu que je ne m’inquiéterai pas si je ne le vois pas rentrer pour dîner ; le temps étant menaçant après le fort orage d’hier, j’ai voulu qu’il puisse rester à coucher à Bamières et je ne serais pas étonnée qu’il use de la permission, même si la pluie ne l’y force pas.
Je pense qu’il faut maintenant t’adresser cette lettre à Livet où vous allez être heureux de vous trouver tous réunis. D’après une gentille lettre que Jeanne[5] a écrite à Jacques, je pense qu’elle est de retour avec son papa[6], depuis hier ou ce matin.
Damas[7] a continué à être en correspondance avec M. Bourgoin qui entend paraît-il ne rien faire dans l’appartement. J’avoue que je n’ai pas bien regardé l’état des papiers et des peintures, on n’y voyait si peu clair et il y avait tant de meubles ! pour moi cela m’est égal de n’avoir pas un appartement remis à neuf ne devant l’habiter que rarement. Damas a écrit à tante C.[8] pour lui demander de vouloir bien regarder l’état de l’appartement et demander à M. Bourgoin ce qui serait absolument indispensable à son avis. Mme Gantois m’a répondu qu’elle ne pouvait absolument pas quitter son appartement avant le 15 8bre[9].
J’ai reçu une longue lettre de Marthe[10] qui me donne toutes sortes de bonnes raisons pour n’être pas venue plus tôt et ne pas chercher à aider au déménagement, on sent que la situation est tendue à l’avance et qu’on se reverra sans [plaisir] c’est désolant. Il paraît que Jean avait dit à sa mère en Avril qu’elle n’avait qu’à l’appeler si elle avait besoin de lui et qu’il quitterait tout pour aller près d’elle ; or puisqu’elle n’a pas demandé à Jean de venir c’est qu’elle n’avait pas besoin de lui, j’espère qu’elle ne va pas servir cela à sa belle-mère !
Notre pauvre Doyen[11] est bien malade, je le crois bien au bout. Cela nous fait beaucoup de peine.
Adieu ma bonne chérie, je te quitte pour aller avec Lucie[12], tout en nous promenant, porter mes lettres de Campagne. Ma belle-mère[13] n’est pas encore venue ici ; elle est bien vieillie physiquement, mais toujours aussi bonne et aimable, gaie même avec les enfants. Elle paraît si contente de nous voir. Damas viendra Mardi soir pour 2 jours.
Je t’embrasse et vous envoie à tous mille amitiés.
Émilie
Notes
- ↑ Lettre sur papier deuil.
- ↑ Charles de Fréville.
- ↑ Charles de Fréville et son frère aîné Robert.
- ↑ Jacques Froissart, reçu au Baccalauréat classique (1re partie).
- ↑ Jeanne de Fréville.
- ↑ Marcel de Fréville.
- ↑ Damas Froissart.
- ↑ Cécile Milne-Edwards, veuve d'Ernest Charles Jean Baptiste Dumas et mère de Jean Dumas.
- ↑ Le 15 octobre.
- ↑ Marthe Pavet de Courteille, épouse de Jean Dumas.
- ↑ Fortuné Deléval.
- ↑ Lucie Froissart.
- ↑ Aurélie Parenty, veuve de Joseph Damas Froissart.
Notice bibliographique
D’après l’original.
Pour citer cette page
« Samedi 28 juillet 1900. Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Campagne-lès-Hesdin ?), à sa sœur Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Château de Livet dans l'Orne) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Samedi_28_juillet_1900&oldid=55452 (accédée le 4 octobre 2024).
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