Samedi 14 août 1886

De Une correspondance familiale

Lettre d’Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Allevard en Isère) à sa nièce Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (en villégiature au bord de la mer)


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Allevard 14 Août 1886[1]

Ma chère petite fille, je tiens à venir te faire toutes mes amitiés en l’honneur du 15. Que te souhaiter si ce n’est la continuation de ton bonheur ; en ce moment le bon Dieu te gâte, il te donne tout ce que tu peux désirer, il n’y a donc qu’à lui demander de continuer à te bénir avec toute ta petite famille ; je le prierai seulement tout bas de te donner le courage d’être la maîtresse chez toi, de savoir ne pas remettre au lendemain une observation utile ; de rester douce et bonne avec une petite dose d’autorité, supérieure à celle que tu possèdes.

Mais tout cela ce sont des nuances, et avec un peu de courage tu y arriveras facilement. Mais qu’est-ce que je fais ? Je veux venir te souhaiter ta fête, te dire mille choses aimables, et je me mets à prêcher ; pardon mon enfant chérie ; c’est que vois-tu, je traite de cette manière ceux que j’aime le mieux.

Ta, ou plutôt tes lettres d’hier nous ont fait grand plaisir… Marthe[2] était enchantée de tout ce que tu lui disais. Je t’assure que votre présence n’aurait fait que rendre encore plus agréable notre séjour à Allevard. Puisqu’on ne vous cache rien[3], vous ne pouviez pas être de trop. Tout se passe parfaitement, Jean[4] et Marthe travaillent ensemble, bien que le premier soit prêt à passer ses examens au commencement de Septembre vers le 7, lorsqu’il retournera à Saint Bon. Notre installation n’est pas encore ce que nous désirons puisque nous ambitionnons le chalet pour être tout à fait chez nous ; mais nous avons une grande belle chambre avec une vue splendide ; Marthe en aura une semblable aujourd’hui à côté de nous ; Cécile[5] Lundi et Jean également. Nous prenons [ ] seuls dans un [ ]

Mille bons souvenirs à Mme de Fréville[6] et à ta belle-sœur[7]. J’aurais eu grand plaisir à me trouver avec ces dames. L’idée de Marcel[8] est bonne, car il serait bien utile pour les enfants de commencer sérieusement l’allemand. Mme Foussé[9] connaîtrait peut-être une personne pouvant convenir. Je ne [ ] pas [ ] Mlle Jacobsen. L’inconvénient dont tu parles est réel.

Adieu, ma chère petite fille, embrasse les chers enfants pour nous, fais nos amitiés à Marcel et crois à ma Tendre amitié.

AME

Parle-nous beaucoup des enfants[10]. C’est un sujet que nous aimons particulièrement.


Notes

  1. Lettre sur papier deuil. Allavard est une station thermale en Isère.
  2. Marthe Pavet de Courteille.
  3. Allusion à l'acquisition de la propriété de La Gandonnière près de Nogent-le-Rotrou ?
  4. Jean Dumas.
  5. Cécile Milne-Edwards, épouse d'Ernest Charles Jean Baptiste Dumas et mère de Jean Dumas.
  6. Sophie Villermé, veuve d'Ernest de Fréville, belle-mère de Marie.
  7. Louise de Fréville, épouse de Roger Charles Maurice Barbier de la Serre.
  8. Marcel de Fréville.
  9. Céline Silvestre de Sacy, épouse de Frédéric Foussé.
  10. Les trois enfants de Marie : Jeanne (5 ans), Robert (3 ans) et Charles (2 ans) de Fréville.

Notice bibliographique

D’après l’original.


Pour citer cette page

« Samedi 14 août 1886. Lettre d’Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Allevard en Isère) à sa nièce Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (en villégiature au bord de la mer) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Samedi_14_ao%C3%BBt_1886&oldid=51389 (accédée le 21 novembre 2024).

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