Mercredi 9 octobre 1912

De Une correspondance familiale



Lettre de Damas Froissart (Dommartin), à son fils Louis Froissart (Paris)


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 Dommartin
(Tortefontaine)
Hesdin n°18
Pas-de-Calais

9 octobre, 1912[1]

Mon cher Louis,

Je t’écris de Dommartin où nous nous arrêtons en revenant d’abbeville (où ta mère[2] est venue me chercher en auto et d’où nous avons passé à Gapennes[3] pour avoir des renseignements sur un jardinier[4] que Gaston[5] nous offre. Nous y avons dîné, pressés d’accepter, au lieu de venir dîner ici.

Nous apprendrons avec intérêt (par lettre adressée à Douai où nous pensons nous rendre demain), ta décision définitive.

Si tu es rentré à Stanislas, tu me ferais un grand plaisir de témoigner de l’intérêt à l’élève de M. l’abbé Richard[6] (notre ancien doyen), qui projetait de venir faire sa philo à Stanislas s’il était reçu, au mois de Juillet dernier, au bachot[7] de rhétorique (auquel il avait été admissible l’année précédente). En fait, j’ignore s’il a été reçu et s’il a donné suite à ses projets, mais s’il l’a fait, il doit être assez dépaysé dans ce collège n’ayant été qu’au collège Clérical de Cambrai et peut-être seulement comme externe ou demi-pensionnaire car ses parents[8] habitent à Flesquières à 6 ou 7 km de Cambrai à côté d’Havrincourt où ils ont une ferme importante. J’oublie de te dire qu’il s’appelle de Bouteville[9] : il est le neveu de Mme d’Hébrard[10], mais il y a peut-être beaucoup du froid entre ces Bouteville et les d’Hébrard, ce qui arrive facilement avec les d’Hébrard et je crois qu’ils l’ont peut-être à tour de rôle et de manière à [se peu] rencontrer, au château d’Hornaing [près Valun]. Comme chez la grand mère Mme de Bouteville[11].

Quant à nous en allant faire visite à l’abbé Richard, nous avons été avec lui il y a 6 mois faire une visite chez Mme de Bouteville où il avait un renseignement à demander, nous y avons été aimablement accueillis et pour ce motif, nous désirons que tu fasses quelque chose d’aimable pour ce jeune homme que nous ne connaissons pas (ni son père, non plus).

Je l’ai pourtant, moi, aperçu une fois où je suis allé seul chez son répétiteur il y a un an.

Amitiés à tes frères[12]. Bien à toi.

D. Froissart

Le buvard de Jacques[13] ne boit plus : cette lettre s’en ressent.


Notes

  1. Papier à en-tête.
  2. Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart.
  3. Gapennes dans la Somme, comme Abbeville.
  4. Gaston Piollé.
  5. Gaston Lefebvre, propriétaire à Gapennes.
  6. L’abbé Grégoire Richard.
  7. Damas Froissart écrit : « bacho ».
  8. Philippe de Bouteville et son épouse Louise Marie Crapez.
  9. Jean de Bouteville, né en 1895 comme Louis Froissart.
  10. Eugénie de Bouteville, épouse de Fernand Philippe d'Hébrard de Saint-Sulpice.
  11. Rosalie Desmoutiers veuve d’Eugène Joseph de Bouteville.
  12. Hypothèse : Michel et Pierre Froissart.
  13. Jacques Froissart.

Notice bibliographique

D’après l’original.


Pour citer cette page

« Mercredi 9 octobre 1912. Lettre de Damas Froissart (Dommartin), à son fils Louis Froissart (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mercredi_9_octobre_1912&oldid=55908 (accédée le 21 novembre 2024).

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