Mercredi 31 août 1910

De Une correspondance familiale



Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Brunehautpré), à son fils Louis Froissart (Malberg en Allemagne)


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Brunehautpré, 31 Août

Merci de ta longue lettre, mon cher enfant. Elle a été fort bien accueillie et c’est toujours une joie lorsque l’on voit arriver ta grande écriture.

Le pauvre Michel[2] est parti Lundi pour Boulogne, sans aucun enthousiasme, cela se comprend et en réalité c’est très dur de sacrifier un mois de vacances (et le plus amusant peut-être) pour réparer le dommage causé par l’insuffisance du travail. Il nous écrit qu’il a été mis en rapport par son professeur avec le président d’un tennis qui n’est autre que Paul Bacquet.

Henri et Lucie[3] sont partis ce matin pour Paris convoqués par un médecin qu’Henri désire consulter parce qu’il recommence à sentir son estomac. Si on l’envoie faire une petite saison d’eaux ou changer un peu d’air, ils partiront directement de Paris et je garderai les fillettes[4].

Guy et Madeleine[5] arrivent ce soir à 7h ½ à Rang-du-Fliers. Madeleine va être très déçue de ne pas trouver Lucie en arrivant.

Jacques[6] est prévenu que son auto est prête, je pense qu’il ira la chercher Vendredi avec Georges[7]. Ce sera bien commode d’avoir cette seconde voiture. Dimanche pour nous faire transporter tous à Berck, l’auto a dû faire 2 voyages.

Hier nous avons été déjeuner à Auxi-le-Château chez les Riquier[8] ; nous y avons rencontré Charles Froissart[9], les Alexandre[10], Marguerite et ses fils[11] et le cousin Lefebvre.

Tout ce que tu nous dis de ta vie et de tes relations à Malberg[12] nous intéresse beaucoup. Tu vas devenir un vrai teuton. Tu en as déjà les cheveux blonds ! Il me semble que tu dois faire beaucoup de progrès pour comprendre et pour parler.

M. l’Abbé[13] part après-demain. Il est en ce moment doyen de Campagne car le vrai[14] est à Arras pour sa retraite. Jusqu’à présent les paroissiens ne lui donnent pas beaucoup de besogne.

Nestor[15] après avoir déclaré qu’il partait se décide à rester jusqu’au mois de Mars

Les esprits se calment un peu, mais [Huré[16]] et lui s’évitent soigneusement. La maison de jardinier est sortie de terre, tu la trouveras changée.

Nous nous réunissons pour t’embrasser tendrement, mon bon petit.

Émilie

J’ai écrit à M. Baey[17] pour lui demander si c’est à lui ou à toi que je dois envoyer des fonds pour payer ta pension.


Notes

  1. Datation ultérieure (illisible).
  2. Michel Froissart.
  3. Henri Degroote et son épouse Lucie Froissart.
  4. Anne Marie et Suzanne Degroote.
  5. Guy Colmet Daâge et sa nouvelle épouse Madeleine Froissart.
  6. Jacques Froissart.
  7. Georges Bénard.
  8. Julien Riquier et son épouse Marie Du Bellay (et leur fille Madeleine Riquier ?).
  9. Hypothèse : François Charles Joseph Froissart.
  10. Alexandre Froissart et son épouse Marie Carette.
  11. Marguerite Froissart, épouse de Gaston Lefebvre et mère de Louis et Jacques Lefebvre.
  12. Malberg, ville allemande dans le land de Rhénanie-Palatinat.
  13. Hypothèse : Marcel Pératé.
  14. Grégoire Richard, curé doyen de Campagne.
  15. Nestor Bricout, valet de chambre chez les Froissart.
  16. Hypothèse : Fortuné Huré, ferblantier rue de l’Église à Campagne.
  17. L’abbé Jules Élie Baey.

Notice bibliographique

D’après l’original.


Pour citer cette page

« Mercredi 31 août 1910. Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Brunehautpré), à son fils Louis Froissart (Malberg en Allemagne) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mercredi_31_ao%C3%BBt_1910&oldid=56622 (accédée le 6 décembre 2024).

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