Mercredi 2 décembre 1874
Lettre d’Aglaé Desnoyers (épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris) à Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)
Mercredi 2 Décembre
Mon cher Charles,
Je vous demande pardon de vous écrire au crayon mais je n’ai pas autre chose et j’ai promis de vous donner aujourd’hui des nouvelles. Nous sommes en ce moment au cours, et c’est pendant qu’Emilie[1] écrit sa dictée que je vous griffonne ces quelques lignes. Hier on devait vous écrire, mais Hortense[2] est venue puis on avait bien des devoirs à terminer et cependant, comme le temps était superbe il a fallu prendre l’air pendant 1h1/2 sans compter sur une petite visite à maman[3] et à Mme Delafosse[4]. Vous voyez, mon cher Charles, que le temps leur a vraiment manqué pour la correspondance.
Ce matin, Emilie avait l’intention de vous écrire mais les leçons à repasser, le piano à étudier sont venus encore empêcher l’exécution de ce projet. Il faut donc vous contenter aujourd’hui de ce mauvais bavardage.
Je n’ai que de bonnes nouvelles à vous donner ; les enfants[5] vont parfaitement bien, Emilie ne tousse plus et a repris des bonnes couleurs et sa grande gaieté. Marie va très bien aussi, il me semble qu’elle est moins blanche, du reste son activité et sa bonne humeur prouvent qu’elle n’est pas malade. On travaille, on sort pas mal et le temps paraît toujours trop court.
Cette année Mme Charrier[6] donne beaucoup moins à faire aussi Marie a-t-elle eu le temps de lire des développements d’histoire. Elle a très bien su et a été 1ère , et toutes deux peuvent faire leurs devoirs avec calme et apprendre plus à fond.
Votre lettre a fait bien grand plaisir, on a constaté avec plaisir que vous paraissiez bien portant et on l’a lue plusieurs fois. En ce moment on fait une question d’histoire à Emilie et la pauvre chérie ne répond pas assez bien pour obtenir les 5 jetons, elle n’en reçoit que 2. Ce n’est pas mauvais de ne pas toujours réussir car on finirait par se croire une petite perfection ; aussi je ne suis pas fâchée que cette pauvre chérie manque de temps en temps.
Le froid nous a quittés très rapidement ; nous avons maintenant une température très douce ; je pense que vous devez avoir de la pluie.
Je n’y vois plus du tout et n’ose vraiment plus continuer à griffonner car vous ne pourrez pas lire.
Maman va mieux, elle se lève toute la journée, mais elle ne pense pas encore à sortir, elle est toujours faible.
Jeanne[7] va mieux, les clous disparaissent, je pense qu’elle sortira Dimanche. Mme Camille[8] va mieux. A la maison toutes les santés sont bonnes.
Adieu, mon cher Charles, les enfants vous embrassent tendrement et je vous prie de croire à notre bien profonde amitié.
A. ME
Notes
- ↑ Emilie Mertzdorff.
- ↑ Hortense Duval.
- ↑ Jeanne Target, épouse de Jules Desnoyers.
- ↑ Adrienne Hubertine Desacre, épouse de Gabriel Delafosse.
- ↑ Marie et Emilie Mertzdorff.
- ↑ Caroline Boblet, veuve d’Edouard Charrier.
- ↑ Jeanne Pavet de Courteille.
- ↑ Louise Ida Martineau, épouse d’Antoine Camille Trézel.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Mercredi 2 décembre 1874. Lettre d’Aglaé Desnoyers (épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris) à Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mercredi_2_d%C3%A9cembre_1874&oldid=35010 (accédée le 15 novembre 2024).
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