Mercredi 15 mai 1901
Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Douai), à sa sœur Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Paris)
Mercredi 15 Mai.
Ma chère petite Mie,
Je ne veux pas te laisser trop longtemps sans nouvelles après t’avoir annoncé que nous étions un peu malades. Je crois que je puis te dire que Michel[1] va tout à fait bien : le beau temps lui a permis de sortir beaucoup hier et aujourd’hui, et il me paraît remis d’aplomb.
Quant à moi, je tousse encore passablement et n’ai pas tout à fait retrouvé l’activité de mes jambes. Grâce au beau temps, je sors aussi depuis deux jours et cela m’aide à reprendre des les forces perdues : à 40 ans on se ressent plus longtemps qu’à 10 du moindre malaise, car, en somme, j’ai été bien moins prise que Michel. Je ne vais pas mal d’ailleurs et mon appétit est excellent.
J’ai de bonnes nouvelles de Damas[2] et je me réjouis pour lui de ce beau temps.
Ce que tu me dis de Françoise[3] me fait bien plaisir ; elle est facile jusque dans sa coqueluche cette petite et s’arrange pour être un petit n°5 aussi peu gênant que possible. Mon n°5 à moi[4] est plus encombrant !
Jacques[5] ne passera son examen que dans les derniers jours de Juillet, on a tiré la lettre [Q] il en est un peu désappointé.
Le récit de ta vie agitée m’intéresse beaucoup, mais je me réjouis d’être plus calme.
Louis Target[6] a donc décidément pris sa retraite (et non donné sa démission ce qui est très différent), M. du Roure[7] m’avait bien dit que c’était imminent. Quand notre tour viendra-t-il ? Je me sens le cœur encore très militaire et militant quoique, en ce moment la solitude me pèse beaucoup et que l’été ramène toujours les mêmes ennuis.
Je regrette que tu n’aies pu voir Hélène Poinsot[8]. Damas a reçu son permis de séjour en Alsace pour 5 jours à prendre entre le 1er et le 10 Juin, c’est bien court car il ne rentre ici que le 6 et je ne pense pas qu’il puisse obtenir de s’échapper avant cette date. Je pense qu’il vous fera connaître aussitôt qu’il le pourra la date à laquelle il désirerait voir fixer l’assemblée.
Adieu chérie, je t’embrasse tendrement.
Émilie
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original.
Pour citer cette page
« Mercredi 15 mai 1901. Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Douai), à sa sœur Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mercredi_15_mai_1901&oldid=54376 (accédée le 21 novembre 2024).
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