Mardi 4 août 1857

De Une correspondance familiale

Lettre de Caroline Duméril (Paris) à sa cousine Adèle Duméril (Lion-sur-Mer)

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Paris 4 Août 1857

Je suis bien contente, ma chère petite Adèle de te savoir enfin tout à fait remise ; outre l'ennui d'être souffrante, tu devais être bien contrariée en pensant que tu manquais les bains et les promenades que tu aimes tant ; tes amies ont été bien aimables, à ce qu'il paraît et sont venues te voir souvent, cela devait te distraire d'une manière fort agréable.

Quant à moi, j'ai fait un bien agréable charmant séjour à Montmorency[1] ; nous avons bien causé et bien ri et le temps s'envolait ; comme tu le sais M. et Mme Fröhlich ont fait une petite apparition au cottage ; le jour de leur arrivée, nous avons fait une très jolie promenade en voiture qui nous a beaucoup rappelé celle que nous avions faite il y a trois ans, tous en famille et où ton père[2] nous a tant fait rire en s'installant avec Aglaé[3] dans le fond de la calèche où ils se faisaient passer pour nos parents. Je te dirai que ce matin la petite poule[4] a été fort souffrante mais elle est sauvée et même rétablie ; c'est une atteinte de pépie et une forte constipation qui l'avaient attaquée à la fois mais la pépie est arrachée et une cuillerée d'huile l'a bien purgée aussi mange-t-elle maintenant et paraît-elle toute à son aise. Léon[5] sort demain à 5 h. pour les grandes vacances et la distribution des prix aura lieu Samedi prochain si ce temps-là continue je crains que nous ne fondions en eau. Cette grande chaleur te fait beaucoup de tort, ma pauvre enfant ; elle t'enlève une partie de tes revenus car tes poules ne pondent pas la moitié de ce qu'elles devraient et pourtant elles mangent.

Adieu, ma chère Adèle, reçois avec ta mère[6] l'assurance de ma vive affection et donne-lui de ma part un bon baiser qu'elle te rendra pour moi.

Ta cousine bien attachée

Caroline

Fais mes amitiés à Louise et dis-lui que j'ai vu hier François[7], qu'ils vont bien.


Notes

  1. La famille Desnoyers possède une propriété à Montmorency, dans laquelle est souvent reçue Caroline.
  2. Auguste Duméril.
  3. Aglaé Desnoyers.
  4. Au Jardin des Plantes à Paris, où habite habituellement Adèle.
  5. Léon Duméril, frère de Caroline.
  6. Adèle et sa mère Eugénie Duméril passent l’été à Lion-sur-Mer.
  7. Louise et François, domestiques.

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Mardi 4 août 1857. Lettre de Caroline Duméril (Paris) à sa cousine Adèle Duméril (Lion-sur-Mer) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mardi_4_ao%C3%BBt_1857&oldid=48211 (accédée le 9 novembre 2024).

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