Mardi 3 juillet 1917 (B)

De Une correspondance familiale


Lettre de Guy de Place (mobilisé) à Jacques Meng (Fellering)

original de la lettre 1917-07-03B page 1.jpg original de la lettre 1917-07-03B page 2.jpg


Reçu le 6.7.1917
Répondu le 6 Juillet1917

3 Juillet

Mon cher Monsieur Meng,

Je suis en possession de vos lettres des 25 et 27 juin.

Dans une certaine mesure pour les pièces arriérées CMC[1] pourraient discuter sur le change. Pour nos factures de façon il me semble qu’en bonne logique ils devraient compter le change tel qu’il existait à la date [de] notre facture, tout au plus 30 jours après. Je ne vois pas bien pourquoi ils nous proposent 10% et comment ils expliquent ce chiffre. Je crois d’autre part qu’ils ont été finalement assez coulants pour les frais de gardiennage, [contrôle] assurances etc. que nous leur avons comptés. Ont-ils invoqué la prime ? Si le compte doit être soldé par le règlement actuel, si ce règlement [comprend] acceptation du passé, surtout sans prime on pourrait accepter les 10%, mais je pense qu’il est bien entendu que nos frais à Lyon qui sont en réalité des débours de notre part en argent français soient réglés sans change. Si les CMC ont enlevé de Lyon les pièces arriérées c’est bien qu’ils en acceptent la facture.

Je ne sais comment tout cela se présente exactement : le paiement de nos frais à Lyon devrait être en argent français évidemment, mais si, comme les choses se présentent, une réclamation de notre part devait amener CMC à soulever cette question à nouveau et discuter tous les frais, il vaudrait beaucoup mieux évidemment accepter le tout tel quel. Il Je ne puis donc vous donner que des directives.

Pour ce qui est des cantonnements vous avez parfaitement bien opéré pour la répartition des 594F. C’est bien comme cela qu’il fallait faire (à ce propos il n’a donc logé personne chez moi ou chez ces dames, ou bien la mairie n’a-t-elle rien donné parce que les maisons sont détruites).

Le vin disparu ne sera certainement pas payé, mais vous devriez tenter pour la Batterie de cuisine et les meubles cassés qu’on vous les remplace paye.

Quant à Siegel[2] il y a longtemps que j’en ai par-dessus la tête ; depuis la guerre c’est la 3e ou 4e fois qu’il m’embête, j’estime que les meubles étant enlevés de l’appartement il n’a aucun droit sur les [22F]. Je les lui aurais certainement laissés très volontiers s’il avait s’était mieux comporté ; ni le maire[3] ni moi ne pouvons accepter sa lettre. Quelque service qu’il rende, ce n’est pas une raison pour nous raser. Nous nous tiendrons donc à ce que je considère comme notre droit (puisqu’il ne paye pas de loyer et a sorti ses meubles) vous ne lui rendrez rien, vous pourrez lui dire si vous voulez qu’il peut aller ailleurs si ça ne lui convient pas et que je regrette que son attitude ait été aussi souvent incorrecte depuis le début. Il peut se rappeler le temps où il refusait de venir travailler et où nous lui continuions une subvention. Je désire vivement ne plus entendre parler de lui.

Cordialement à vous.

GP

Bien entendu si Siegel vous menace [d'un procès] vous lui [répondrez] et vous lui expliquerez à lui et aux autres que c’est non pas pour l’argent [ ]


Notes

  1. CMC : Charles Mieg (1790-1868) et Cie, négoce, tissage et filature de coton.
  2. Voir la lettre du 16 juin 1917 jointe à celle-ci.
  3. Charles Zwingelstein.

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Mardi 3 juillet 1917 (B). Lettre de Guy de Place (mobilisé) à Jacques Meng (Fellering) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mardi_3_juillet_1917_(B)&oldid=40965 (accédée le 7 décembre 2024).

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